VERGNOLLE Auguste

Par Jean-Paul Bedoin

Né le 18 février 1912, à Castels (Dordogne), exécuté sommairement le 12 août 1944 à Périgueux (Dordogne) ; gendarme ; résistant dans l’Armée secrète (AS).

Auguste Lucien Vergnolle, fils de feu Louis et de Lucie Alix, époux de Marie Constance Langlade, était gendarme de la brigade de Verteillac où il était domicilié et avait rejoint le maquis très tôt.
Le 22 juin 1944, les Maquis A.S. de Dordogne-Centre furent attaqués par les Allemands. « Un convoi venant de Périgueux (il comprend des policiers du S.D., les Nord-Africains de la Hilfspolizei et un détachement de la Wehrmacht) se dirige, écrit Guy Penaud (op. cit.) dans le secteur de Vergt. »
A son arrivée dans la cité qui passait pour être le siège du groupe Marianne (A.S. Dordogne-Centre), l’occupant procéda à l’encerclement du bourg, pilla plusieurs habitations et interpela quelques habitants.
De La Feuillade où le corps franc Roland (A.S. Dordogne-Centre) était installé, on perçut des coups de feu et on décida d’envoyer deux estafettes à moto en direction de Vergt :

« Ne voyant rien sur la route, ces deux éclaireurs poussent, note Guy Penaud, malgré les ordres reçus, jusqu’à Vergt où ils se font immédiatement arrêter par les Allemands. Séveno est fusillé avec deux civils. Lestang, bien que blessé par balles, réussit à prendre la fuite ».
Les deux autres estafettes, parties en direction de Breuilh, tombèrent, quant à elle, sur l’ennemi en route vers La Feuillade. « Ils ne peuvent fuir, rapporte Jean Bart (op. cit.), et sont pris aussitôt. Emmenés prisonniers, l’un, le gendarme Vergnolle, a été fusillé depuis à la caserne du 35e, l’autre, le mécanicien Meztler, a été relâché et mis dans l’obligation de travailler pour les Allemands. Cela valait mieux que d’être fusillé, n’est ce pas ?  »
Cette attaque du château de La Feuillade aboutit à la destruction du matériel du corps franc Roland (qui était très important), à la prise du drapeau (trophée que l’occupant exhiba le soir même place du maréchal Pétain, nom porté du 14 janvier 1941 au 9 novembre 1944 par l’actuelle place du général de Gaulle) et au massacre de Pierre Aubry, blessé intransportable et de Louis-Maurice Priss, son infirmier.
Auguste Vergnolle qui a donc été fait prisonnier ce 22 juin 1944, fut interné à Périgueux, à la caserne Daumesnil où il fut exécuté, « le 12 août 1944, vers dix-huit heures », ainsi que l’indique l’acte décès n° 665 du 25 août 1944.
Agé de 32 ans, il est « Mort pour la France » (mention faite le 14 septembre 1945).
Aujourd’hui, à la gendarmerie de Verteillac où il exerçait, deux plaques honorent sa mémoire. La première, apposée dans l’immédiat après-guerre, à l’initiative de la municipalité d’alors, porte l’inscription : « À la mémoire de VERGNOLLE Lucien, gendarme à Verteillac, fait prisonnier le 22 juin 1943, fusillé par les nazis le 12 août 1944  » et la seconde, en verre noir, portant Croix de Lorraine et drapeau : « Les Anciens du bataillon Roland à leur camarade  ». Le nom d’Auguste Vergnolle figure aussi sur le monument aux morts de la commune.



Voir Périgueux, Mur des Fusillés, Caserne Daumesnil, Rue du 5e Régiment de Chasseurs (5 juin-17 août 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199017, notice VERGNOLLE Auguste par Jean-Paul Bedoin, version mise en ligne le 11 janvier 2018, dernière modification le 11 janvier 2018.

Par Jean-Paul Bedoin

SOURCES : Arch. dép. Dordogne. — Archives privées de l’auteur. — Jean Bart, Histoire d’un Groupe Franc du Maquis de Dordogne, Périgueux, éditions Pierre Fanlac, 1945. — Guy Penaud, Histoire de la Résistance en Périgord, Bordeaux, Éditions Sud-Ouest, 2013. — Jacques Lagrange 1944 en Dordogne, Éditions Pilote 24, Périgueux, 1993. — état civil.

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