BEAUSANG Léon, Marius [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le le 22 janvier 1882 à Marseille. Terrassier à Aubervilliers (Seine). Anarchiste à Aubervilliers et Saint-Denis (Seine), correcteur à l’anarchie.

Marius Beausang aurait participé au début des années 1900 à la colonie L’Essai fondée à Aiglemont (Ardennes) par Fortuné Henry. Beausang était correcteur au journal l’anarchie, selon le Petit parisien.
Il avait subi 5 condamnations.
En 1910, il connut, Jules Lefebvre dit Jully, secrétaire du syndicat des terrassiers de Saint-Denis, dans des réunions syndicales. Ils devinrent amis, Beausang se rendait journellement chez Jules Lefebvre qui vivait depuis deux ans avec Jeanne Gobinet. Beausang finit par tomber amoureux d’elle et avertit Jully de ses sentiments envers Jeanne. Il lui fit remarquer que les principes libertaires admettaient l’amour libre. Jully sembla d’accord et Jeanne devint sa maîtresse. Puis subitement Jully devint jaloux.
Le 18 mai 1910, il tira sur Beausang, sans l’atteindre. A la suite de cette dispute, Beausang partit à Rouen, mais bientôt il eut l’imprudence d’envoyer des cartes postales à Jeanne Gobinet.
Ces faits provoquèrent une nouvelle scène : en juillet, des amis réquisitionnés par Jully rossèrent Beausang.
Le 21 juin 1910, à Saint-Denis, à deux heures de l’après-midi, Jules Lefebvre venait de quitter son domicile, 14 bis rue Robert Foulon, en compagnie de Jeanne Gobinet, pour aller se promener sur les bords du canal. Le couple s’engageait dans la rue du Fort de l’Est, lorsque Marius Beausang descendit du tramway arrivant d’Aubervilliers.
Lefebvre aurait déclaré : Tiens voilà Marius, je vais aller lui serrer la main, bien que nous soyons un peu en froid depuis quelques semaines. Il se serait dirigé la main tendue vers Beausang, quand celui-ci tira à bout portant avec son revolver.
Mais Lefebvre avait sorti un revolver et Beausang se sentant menacé, aurait tiré pour se défendre. Le revolver de Lefebvre fut retrouvé dans son parapluie.
Lefebvre décéda le lendemain et Beausang prit la fuite.
En décembre 1910 il fut arrêté à Marseille et accusé du meurtre. Lors de son arrestation il fut trouvé porteur de lettres à l’en tête du Comité de Défense sociale (CDS) signées Tixier et Ardouin responsables du CDS.
Il fut transféré à la prison de la Santé.
Qualifié « d’anarchiste militant, antimilitariste convaincu » et de « malfaiteur des plus dangereux », Beausang, qui fut également impliqué dans d’autres affaires de droit commun, fut condamné le 13 juillet 1911, par la Cour d’assises de la Seine, à 10 ans de travaux forcés et dix ans d’interdiction de séjour. Parti le 2 août 1911 sur la Loire pour la Guyane, il s’évada définitivement en octobre 1918.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199041, notice BEAUSANG Léon, Marius [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 12 janvier 2018, dernière modification le 4 janvier 2021.

Par Dominique Petit

SOURCES :
Arch. Nat. 199440462 art 449, F7/13053 , Note sur la participation de plus en plus grande des anarchistes aux crimes et délits de droit commun, janvier 1912 — ANOM COL H 1636. — Notes de Rolf Dupuy et Marianne Enckell. — Petit parisien 22 décembre 1910, 14 juillet 1911 — Le Petit journal 22, 23, 29 décembre 1910, 13, 20 janvier 1911, 14 juillet 1911 — L’Aurore 22 décembre 1910, 1er, 14 janvier 1911, 14 juillet 1811 — Le Matin 13 janvier 1911 — Le Rappel 15 juillet 1911.

Petit Journal 23 décembre 1910. Gallica

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