CHAZARIN Pierre-Jean

Par Jean-Claude Bellarbre, Marie-Christine Thouin, Lucette Audrerie

Né le 9 septembre 1923 à Cénac-et-Saint-Julien (Dordogne), exécuté sommairement au moulin de la Papeterie de Beyssenac (Corrèze) le 16 février 1944 ; militaire dans l’armée d’armistice en 1941-1942 ; réfractaire au STO dans un refuge de l’Armée Secrète (AS).

Crédit AFAV

Pierre-Jean Chazarin avait choisi de conclure en octobre 1941 un engagement dans les forces armées de Vichy. Jusqu’au 27 novembre 1942, date de sa démobilisation consécutive à la dissolution de l’armée d’armistice, il fut soldat de deuxième classe au 6ème Régiment de Cuirassiers de Limoges tout en exerçant les fonctions de brigadier, ce qui lui valut le sobriquet de « Bricard ».
De retour au domicile familial à Ambarès (Gironde), il travailla en 1943 à Arcachon pour le compte de l’Organisation Todt où il côtoya Jacques Duboué, autre victime du massacre du 16 février et sans doute René Laguionie originaire de Lanouaille, présent au moulin le jour du massacre, déporté à Mauthausen où il décéda le 6 avril 1945.
Il fit partie d’un groupe de 50 à 60 jeunes installés en ce lieu courant janvier 1944 par Fernand Devaud et Raoul Audrerie, alias « Crapaud », responsables de l’A.S. Dordogne Nord. Il gagna le refuge du moulin à une date indéterminée (fin janvier ou début février) après avoir été conduit par un transporteur routier des environs de Lanouaille et d’Excideuil (Dordogne) qui se rendait régulièrement à Bordeaux.
Les raisons de ce choix sont très vraisemblablement liées aux conditions de travail extrêmement dures sur les chantiers de l’Organisation Todt des environs d’Arcachon (camp cerné de barbelés et gardé par des sentinelles armées, travailleurs parfois contraints de dormir à même la terre battue, horaires de travail démesurés) et à la crainte d’être transféré en Allemagne. On ne peut également exclure une prise de conscience qui l’a amené à refuser de continuer à travailler pour le compte de l’occupant.
Il fut exécuté sommairement par les Allemands au moulin de la Papeterie de Beyssenac (Corrèze) le 16 février 1944 lors du massacre dit du Pont-Lasveyras.
Le 19 février 1944, Pierre-Jean Chazarin fut inhumé au cimetière de Payzac (Dordogne) ; sa dépouille mortelle a été transférée le 11 mai 1949 dans celui de Cénac-et-Saint-Julien.
Il a été déclaré « mort pour la France », cité à l’ordre de la division à titre posthume et décoré de la croix de guerre 1939 avec Etoile d’Argent.


Voir Moulin de la Papeterie, commune de Beyssenac ; massacre dit du Pont Lasveyras (16 février 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199058, notice CHAZARIN Pierre-Jean par Jean-Claude Bellarbre, Marie-Christine Thouin, Lucette Audrerie , version mise en ligne le 13 janvier 2018, dernière modification le 23 mars 2018.

Par Jean-Claude Bellarbre, Marie-Christine Thouin, Lucette Audrerie

Crédit AFAV

SOURCES : Témoignages et documents recueillis par l’Amicale des Familles et Amis des Victimes du 16 février 1944 (AFAV) auprès de la famille Chazarin et de Roger Maitraud de Dussac (Dordogne) réfractaire au S.T.O. — AFAV (coll) : Massacre au Pont-Lasveyras 16 février 1944, les archives parlent, 2016. — AFAV, Massacre du Pont-Lasveyras, DVD. — Archives Départementales de la Dordogne : P.V de la Gendarmerie de Lanouaille, 21 février 1944. — Acte de décès n° 28 de la mairie de Beyssenac, 29 octobre 1944.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable