DUBOUÉ Jacques dit « Rabouin »

Par Jean-Claude Bellarbre, Marie-Christine Thouin, Lucette Audrerie

Né le 4 novembre 1924 à Bordeaux (Gironde), exécuté sommairement au moulin de la Papeterie de Beyssenac (Corrèze) le 16 février 1944 ; réfractaire au STO dans un refuge de l’Armée Secrète (AS).

Crédit : AFAV

Jacques Duboué était domicilié chez ses parents à Cenon Gironde) en 1943 quand il choisit de devancer l’appel pour effectuer son stage aux Chantiers de Jeunesse. Il travailla alors à l’exploitation de la forêt des Landes, très probablement dans l’un de ces sous-groupements des Chantiers mis à la disposition de l’occupant par les autorités de Vichy entre juin et septembre 1943. Il travailla ensuite pour le compte de l’Organisation Todt à Arcachon et à la base sous-marine de Bordeaux.
Il y côtoya Pierre-Jean Chazarin alors domicilié à Ambarès (Gironde) également exécuté le 16 février et sans doute René Laguionnie de Lanouaille (Dordogne) présent lui aussi au moulin de la Papeterie, déporté à Mauthausen au lendemain du massacre et décédé le 6 avril 1945.
Il décida de quitter l’Organisation Todt très probablement en raison des conditions de travail extrêmement dures sur les chantiers de la région d’Arcachon (camp cerné de barbelés et gardé par des sentinelles armées, travailleurs parfois contraints de dormir à même la terre battue, horaires démesurément élevés) et poussé par la crainte d’être envoyé travailler en Allemagne. On ne peut également exclure un refus de continuer à travailler pour le compte de l’occupant.
Il fit partie d’un groupe de 50 à 60 jeunes installés en ce lieu courant janvier 1944 par Fernand Devaud et Raoul Audrerie, alias « Crapaud », responsables de l’A.S. Dordogne Nord. Il gagna le refuge du moulin à une date indéterminée (fin janvier ou début février) après avoir été conduit par un transporteur routier des environs de Lanouaille et d’Excideuil (Dordogne) qui se rendait régulièrement à Bordeaux.
Il fut exécuté sommairement par les Allemands au moulin de la Papeterie de Beyssenac (Corrèze) le 16 février 1944 lors du massacre dit du Pont-Lasveyras.
Il fut inhumé le 19 février au cimetière de Payzac (Dordogne), sa dépouille mortelle a été ensuite transférée dans celui de Soussac (Gironde) d’où sa mère était originaire. Il a été déclaré « mort pour la France » le 19 janvier 1945 et fait titulaire de la croix de guerre 1939 avec Etoile d’Argent.



Moulin de la Papeterie, commune de Beyssenac ; massacre dit du Pont Lasveyras (16 février 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199059, notice DUBOUÉ Jacques dit « Rabouin » par Jean-Claude Bellarbre, Marie-Christine Thouin, Lucette Audrerie , version mise en ligne le 13 janvier 2018, dernière modification le 23 mars 2018.

Par Jean-Claude Bellarbre, Marie-Christine Thouin, Lucette Audrerie

Crédit : AFAV

SOURCES : Témoignages et documents recueillis par l’Amicale des Familles et Amis des Victimes du 16 février 1944 (AFAV) auprès de la famille Chazarin et de Roger Maitraud de Dussac (Dordogne) réfractaire au S.T.O. — AFAV (coll) : Massacre au Pont-Lasveyras 16 février 1944, les archives parlent, 2016. — AFAV, Massacre du Pont-Lasveyras, DVD. — Archives Départementales de la Dordogne : P.V de la Gendarmerie de Lanouaille, 21 février 1944. — Acte de décès n° 29 de la mairie de Beyssenac, 29 octobre 1944.

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