LEPETIT Zéphir, Camille

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 22 avril 1918 à Estry (aujourd’hui Valdallière, Calvados), exécuté sommairement le 6 juin 1944 à la prison de Caen (Calvados) ; ouvrier boulanger ; résistant de l’OCM.

Camille Lepetit était le fils de Jean-Marie, menuisier, âgé de 41 ans et de Marie Alice Faudet, sans profession, âgée de 28 ans. Célibataire, il travaillait comme ouvrier boulanger chez Olivier Le Foll à Montchamp (Calvados).
Il entra dans la Résistance comme membre du réseau O.C.M. de Montchamp. Il y fut arrêté le 25 mai 1944 par la Gestapo qui enquêtait à son sujet. Il fut interné à la maison d’arrêt de Caen et son patron convoqué par la Gestapo le 31 mai pour complément d’enquête l’y rejoindra.
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. Camille Lepetit et Olivier Le Foll furent extraits de leur cellule ainsi que 85 autres personnes internées comme eux et conduits dans une des courettes du chemin de ronde de la prison où il furent abattus d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela a duré deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Le décès fut transcrit sur l’acte de naissance à Estry le 29 octobre 1946.
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à Caen (Calvados) et sur le monument commémoratif de l’arrondissement de Vire, à Montchamp (Calvados).
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199094, notice LEPETIT Zéphir, Camille par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 14 janvier 2018, dernière modification le 7 mars 2018.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Site internet Le forum du débarquement et de la bataille de Normandie.— Mémorial GenWeb.

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