MARTIN René

Par Claude Delasselle

Né le 8 juin 1924 à Vermenton (Yonne), tué le 25 août 1944 à Fouronnes (Yonne) ; couvreur ; résistant membre du Service national maquis.

René Martin était marié et travaillait comme couvreur à Vermenton. Dans l’été 1944, il avait intégré le petit maquis « Mado », installé à la ferme du Fays près de Vermenton. Ce petit maquis, créé tardivement et manquant d’un armement et d’un encadrement suffisants, n’avait pas eu d’activité importante de résistance avant la libération du département.
Le 25 août 1944, le chef de ce maquis, Henri Sillas, médecin à Vermenton, patrouillait avec une partie de ses hommes dans la région de Trucy (Yonne) lorsqu’il fut averti qu’une colonne allemande forte d’environ 400 hommes était stationnée dans un bois près de Fouronnes. Il décida alors de s’y rendre dans l’espoir d’obtenir leur reddition. Effectivement, le capitaine Weber, qui commandait la colonne allemande, acceptait de se rendre mais seulement aux autorités américaines. Sillas proposa alors de l’emmener à Auxerre en voiture avec deux de ses lieutenants. Pendant ce temps, désobéissant aux ordres formels qui leur avaient été donnés auparavant par leur chef, une trentaine de membres du maquis « Mado » arrivèrent en camions à Fouronnes et se positionnèrent à quelques centaines de mètres du groupe allemand, sans prendre aucun dispositif sérieux de combat. Après le départ de Sillas et du capitaine allemand, le lieutenant allemand Kiesel, responsable de la colonne en l’absence de son chef, fut informé par une estafette du faible nombre et de l’inexpérience manifeste des résistants présents. Opposé à la reddition, il harangua alors ses hommes et la colonne repartit, désarmant au passage les maquisards surpris et restés passifs.
Les prisonniers, les mains sur la tête et tenus en joue par une mitrailleuse postée sur le dernier camion allemand, furent contraints de suivre la colonne allemande. Après avoir traversé le village de Fouronnes, la colonne s’engagea sur la route de Fontenay-sous-Fouronnes. À 800 mètres environ du village, la mitrailleuse se mit soudain à tirer, fauchant une partie des résistants prisonniers. Neuf hommes, dont René Martin, furent tués sur le coup, un dixième, Henri Gaucher, décéda un peu plus tard à l’hôpital d’Auxerre, tandis qu’une quinzaine d’autres étaient blessés, dont plusieurs grièvement.
Le nom de René Martin figure sur la stèle édifiée sur le lieu du drame. Il figure également sur le monument aux morts de Vermenton et sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. Il est titulaire de la carte de Combattant volontaire de la Résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199157, notice MARTIN René par Claude Delasselle, version mise en ligne le 16 janvier 2018, dernière modification le 16 janvier 2018.

Par Claude Delasselle

SOURCES : Robert Bailly, La Croix de Saint-André, Éd. ANACR-Yonne, 1983, pages 295 à 301. CDrom "La Résistance dans l’Yonne", ARORY-AERI, 2004 (Claude Delasselle, notice Le drame de Fouronnes). — Mémorial GenWeb.

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