BONGHEAT Lucien, Marcel (dit Lenoir)

Par Eric Panthou

Né le 12 juin 1904 à Paris (ex Seine), XII° arr, , mort le 11 novembre 1991 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; ouvrier chez Michelin ; délégué CGT Michelin de 1937 à 1939 ; responsable politique de la section Michelin du PCF sous l’Occupation.

Fils de Claude Bongheat, 26 ans, nickeleur, et de Juliette Coudert, 21 ans, culottière, son épouse, Marcel Bongheat -parfois orthographié Bongeat- se maria le 27 novembre 1926 à Royat (Puy-de-Dôme) avec Renée, Marcelle, Gabrielle Aumaly. Il était alors mécanicien, domicilié 26 rue Georges Clémenceau à Clermont-Ferrand, chez ses parents devenus épiciers. Le couple eut un fils né en 1927.
Devenu ouvrier Michelin, Marcel Bongheat fut élu délégué CGT de l’atelier VDO en 1937, réélu en 1938 puis en 1939. Le syndicat Michelin était clandestin jusqu’en juin 1936. En décembre 1939, il a refusé de répondre au questionnaire de l’UD CGT demandant aux délégués Michelin de dénoncer le pacte germano-soviétique et de reconnaître n’avoir jamais été membre du PCF. Il a alors fait l’objet d’une perquisition.
Gilles Lévy le présente, à tort, comme un militant socialiste. Militant communiste dès l’avant-guerre, depuis un date qu’on ignore, il aida Raoul Calas à rétablir le Parti communiste aux usines Michelin en 1940. Au printemps 1943, il fait partie du triangle de la direction de la section communiste de l’usine Michelin à côté d’Antoine Prugne, et du dénommé Wallas -non identifié- alias Leclair.
Bongheat est nommé “polo” c’est-à-dire responsable politique de la section PCF Michelin en 1943. Il fut remplacé à la demande de Pierre Girardot, responsable régional du Parti à partir de juillet 1943, en raison de son état de santé. Ce dernier avait envisagé de le nommer en qualité de “syndical” au sein du triangle de direction de la section.
Après la Libération, en 1945, Bongheat est sanctionné par la direction du Parti, "mis à la base" sans qu’il en connaisse le motif. Il écrit alors à la direction départementale du Parti disant qu’il rend sa carte et ne la reprendra que lorsqu’il sera lavé des rumeurs internes au Parti l’accusant de marché noir et lui reprochant de s’être installé à son compte en prenant un café alors qu’en réalité il n’était que gérant. On l’accuse aussi d’avoir détourné l’argent des cotisations durant la clandestinité. Bongheat reçoit le soutien de Pierre Girardot. Ce dernier déclare que Bongheat “mérite entièrement la confiance du Parti dans la période actuelle en raison des services qu’il a rendu lorsqu’il travaillait sous ma direction”. A l’arrivée de Girardot à Clermont en juillet 1943, les cotisations de la section Michelin avaient un retard d’un mois qui ne fut jamais rattrapé mais il certifie que la probité de Bongheat ne peut être mise en cause dans ce domaine. Bongheat, bien que n’étant plus salarié Michelin, est en 1945 trésorier de la commission des fêtes de la section syndicale Michelin.
Bongheat, dans sa lettre au Parti du 29 janvier 1945, conclut son courrier en disant qu’on “n’a pas besoin d’avoir une carte dans sa poche pour être communiste."

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199198, notice BONGHEAT Lucien, Marcel (dit Lenoir) par Eric Panthou, version mise en ligne le 17 janvier 2018, dernière modification le 1er août 2022.

Par Eric Panthou

Pierre Girardot, La Lavande et le Palais-Bourbon, Paris, éd. Sociales, 1980. Gilles Lévy, A nous Auvergne !, Paris, Presses de la Cité, 1981. — Lettre de Marcel Bongheat, dit Lenoir, 87 rue Fontgiève, le 21 janvier 1945 à “Cher camarade”. — Lettre signée Pierre Girardot, ancien polo régional, le 23 février 1945, concernant Bongheat (Archives privées de Roger Champrobert, Clermont-Ferrand). “Délégués n’ayant pas répondu au questionnaire” ; Élection des délégués. procès-verbal des élections. Michelin, années 1937, 1938 et 1939. (Archives Henri Verde, CGT Michelin, Clermont-Ferrand). — Généanet. — État civil Paris et Royat.

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