CHOCQUEL Jean [CHOCQUEL Kirva, Léon, Jean]

Par Francis Roux

Né le 13 août 1910 à Opaise Hamilton (Nouvelle-Zélande) ; militant syndicaliste du Gard.

D’abord domicilié à Bagard, canton d’Anduze (Gard), Jean Chocquel vint s’installer dans le Vaucluse en 1931, à Avignon, puis au Pontet. Il était employé en 1931 à la Compagnie industrielle des pétroles à Avignon.
« Intelligent, s’exprimant avec facilité » selon un rapport de police, militant communiste, il devint secrétaire général du syndicat des produits chimiques de la région d’Avignon, section pétroles, en 1936, puis membre du bureau de l’UD jusqu’en 1939. À ces postes de responsabilité, il déploya une intense activité au cours des années 1936-1939 qui lui valut une demande d’inscription au Carnet B, en janvier 1939.
Au cours de la grève des pétroles d’avril 1937, il fut délégué ouvrier à Paris et reçu par le ministre du Travail. Il fut délégué aussi à Marseille, le 13 avril, pour se rendre compte de l’état d’esprit des grévistes et il fit le compte rendu de sa mission au cours d’un grand meeting à la Bourse du Travail, le 14 avril 1937. Lors du congrès de l’UD du 19 décembre 1937, présidé par Léon Jouhaux, il intervint à la tribune pour demander la réalisation intégrale du programme de Front populaire. En 1938, il fut un des arbitres ouvriers dans plusieurs conflits : notamment celui de la société des Eaux d’Avignon, en janvier 1938, et lors du conflit des employés des Grands magasins en septembre. Mais c’est pendant la grève du 30 novembre qu’il joua un rôle de premier plan. Il participa aux réunions préparatoires et prit la parole, le 27 novembre, à L’Isle-sur-la-Sorgue.
C’est parce qu’il aurait voulu s’opposer à la sortie d’un camion d’essence de la CIP, le 30 novembre, provoquant l’intervention de la police, que fut demandée son inscription au Carnet B, le 2 janvier 1939. Le rapport, qui s’efforçait de charger Chocquel, ajoutait des accusations plus ou moins gratuites voire inexactes.
Il fut licencié, avec quelques-uns de ses camarades, le 30 novembre 1938 et sa demande de réembauchage fut rejetée, le prétexte officiel étant que cette grève, qui avait un objectif nettement politique, « tendait à faire échec à l’autorité de l’État et était susceptible de troubler profondément l’ordre et la paix dans les établissements patronaux et dans le pays ». Il devint alors représentant de commerce. Il était encore membre du bureau de l’UD en mars 1939 et signa l’ordre du jour critiquant l’absence de foyers d’accueil des réfugiés espagnols dans le Vaucluse ainsi que les décrets lois Paul Reynaud ; le congrès de l’UD du 4 juin 1939 le réélut comme secrétaire adjoint.
Mobilisé le 2 septembre 1939 au 7e régiment du génie d’Avignon, fait prisonnier, il s’évada du parc de Confolens 16, emmenant avec lui le commandant Achard, chef de bataillon au 7e génie, fin juillet 1940.
Occupant pendant un an divers emplois à Avignon, il entra rapidement en contact avec la Résistance.
À la Libération, sur proposition du comité départemental de Libération et des syndicats ouvriers, il fut nommé, le 3 novembre 1944, directeur départemental des Transports, fonction qu’il occupa jusqu’au 26 août 1946. Il créa alors avec un ami, une entreprise qui vécut jusqu’en 1964. Il devint ensuite directeur d’agence dans une société de Transport et de location de véhicules, fonction qu’il occupa jusqu’en août 1976.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19920, notice CHOCQUEL Jean [CHOCQUEL Kirva, Léon, Jean] par Francis Roux, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par Francis Roux

SOURCES : Arch. Dép. Vaucluse, 1 M 823, 842, 10 M 32, 33, 35, 36, 37. — Témoignage de l’intéressé.

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