Par Jean-Louis Ponnavoy
Né le 22 juillet 1919 à Saint-Pierre-du-Regard (Orne), exécuté sommairement à Caen (Calvados) le 6 juin 1944 ; employé de préfecture ; résistant réseau de renseignements Arc-en-Ciel Turma Vengeance.
Roland Postel était célibataire. Comme son copain d’enfance Yves Le Goff rencontré sur les bancs de l‘institution Saint-Joseph, il était employé à la préfecture du Calvados. En juillet 1943 il nota dans son carnet : « Qu’ai-je fait de beau et de bien dans ma vie ‘ ? Mais qui m’en donne l’occasion ? » Il trouva la réponse rapidement en entrant dans la Résistance, au sein du réseau "Arc-en-ciel", y entraînant son ami Yves Le Goff. Avec lui il participa à la fabrication de faux papiers pour les réfractaires au S.T.O (Service du travail obligatoire).
Le réseau Arc-en-Ciel ayant exécuté le traître Lucien Brière, devenu agent de la Gestapo, l’Abwehr lança un vaste coup de filet contre le réseau qui fut décimé. Roland Postel fut arrêté avec son camarade sur leur lieu de travail, le 23 mai 1944.
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. Roland Postel fut extrait de sa cellule et conduit ainsi que 86 autres résistants ou civils dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela dura deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Il obtint la mention « Mort pour la France ».
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à Caen (Calvados) et sur le Livre d’Or du personnel du Conseil général du Calvados 1939-1945, à Caen. Une rue de Caen porte son nom.
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».
Par Jean-Louis Ponnavoy
SOURCES : Site internet Le forum du débarquement et de la bataille de Normandie.— Site internet http://chantran.vengeance.free.fr/ de février 2011.— Les Amis de la Fondation de la Résistance Mémoires et espoirs de la Résistance.— Mémorial GenWeb.