SÉGUIN Jean Baptiste

Par Joël Drogland

Né le 19 juin 1919 à Dixmont (Yonne), tué au combat le 5 août 1944 à [Les] Bordes (Yonne) ; boulanger ; maquisard du Service national maquis, FFI.

Jean Séguin et son frère Raymond, tous deux boulangers à Dixmont (Yonne), sont arrivés au maquis Bourgogne le 7 juin 1944. Intégré au Service national maquis qui lui avait donné le numéro 6, ce maquis était alors installé dans la vallée des Fourches, entre Dixmont et les Bordes. Il avait à peine trois mois d’existence, comptait moins de 60 hommes, mais voyait arriver quotidiennement des volontaires, seuls ou par petits groupes. L’arrivée des frères Séguin, le lendemain du Débarquement, correspond à un moment de forte croissance du maquis. Un mois plus tard, le maquis se déplaça pour aller s’installer dans le bois des Rayons, près du hameau de la Grange-aux-Malades, sur la commune des Bordes. Il comptait alors environ 120 hommes et était divisé en quatre sections, dont une motorisée. Le PC du maquis était installé dans une maison du hameau du Clos-Aubry, mais son chef en titre, Louis Priault, ne vivait pas au maquis. Les problèmes de commandement et de discipline étaient préoccupants, d’autant plus que les effectifs augmentaient chaque jour.

Le maquis fut attaqué le 3 août 1944 au matin par des troupes allemandes venues de Sens. Il était correctement armé et organisé pour sa défense. Les hommes de la 1ére et de la 2e section soutinrent le feu des attaquants avec six fusils mitrailleurs disposés en position de combat en lisière du bois. Cette résistance permit le repli du maquis. Les Allemands incendièrent le campement ainsi que la ferme voisine de Gaston Solmon, détruite par des bombes incendiaires. Par la suite, les Allemands détruisirent le PC du maquis, installé dans le hameau du Clos Aubry.

Le maquis Bourgogne se replia à travers bois jusqu’à Violot, au-dessus de Cerisiers. Il séjourna deux ou trois jours près du hameau de la Tuilerie où il tenta de se reconstituer. En réalité le maquis se divisa en plusieurs groupes qui s’installèrent dans les bois proches des hameaux. Il en résulta de nombreux déplacements de groupes de maquisards d’effectifs divers, ce qui accrut les potentialités d’accrochages, d’autant plus que les effectifs augmentaient encore.

Le 5 août, les frères Séguin furent surpris par l’ennemi au hameau du Clos Aubry. Raymond fut blessé mais parvint à s’échapper. Jean Séguin fut tué.

Son nom figure sur le monument aux morts de Dixmont, sur le monument aux morts des Bordes, sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre, sur le monument à la mémoire des morts des maquis Bourgogne aux Bordes. Il repose dans le carré militaire du cimetière de Dixmont.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199271, notice SÉGUIN Jean Baptiste par Joël Drogland, version mise en ligne le 19 janvier 2018, dernière modification le 22 février 2022.

Par Joël Drogland

SOURCES : Arch. Dép. Yonne, 1 W 122. — Service historique de la Défense, Caen, AVCC, AC 21 P 153760 et Vincennes GR 16 P 543365 (nc). — Archives privées de Louis Priault (Contrôle nominatif du maquis Bourgogne, liste matricule). — Témoignages de Jean Paquet (1998), Louis Priault (2000), Paul Solmon (2002). Renseignements communiqués par Jean-Louis Paquet. — Bailly Robert, Si la Résistance m’était contée…, Éd. ANACR-Yonne, 1990. — Mémorial GenWeb.

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