Par Michel Thébault
Né le 6 août 1920 à Couhé (Vienne), mort en action le 13 août 1944 à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne) ; ouvrier agricole ; résistant AS de la Vienne, maquis D3.
Il était le fils de Joseph, Louis Douteau, menuisier et de Marie Ardillon, domiciliés tous deux à Couhé. Ses parents s’étaient mariés à Couhé le 20 février 1909 et il fut le sixième de leurs neuf enfants nés entre 1910 et 1927. Son père (né en 1884 à Civray, Vienne) fut mobilisé en 1914 dans le 6ème Régiment du Génie d’Angers. Evacué en janvier 1916 pour des problèmes pulmonaires et placé un temps en service auxiliaire, il fut renvoyé au front en février 1918 dans le 125ème Régiment d’Infanterie de Poitiers. Il fut démobilisé le 11 février 1919. Au recensement de 1936, la famille de Louis Douteau résidait à Couhé, rue des Bons Enfants. Son père était menuisier, sa mère laveuse et lui-même était ouvrier agricole. Toujours domicilié à Couhé en 1944, il était célibataire.
Il s’engagea dans la Résistance et rejoignit le maquis Renard de l’AS (secteur D du sud du département de la Vienne, maquis également connu sous l’appellation D3). Ce maquis était installé dans le secteur de Joussé (Vienne) et fut à l’initiative de l’attaque, le 13 août 1944, de la garnison allemande du haras de Champagné-Saint-Hilaire au lieu-dit « La Villa de Rothschild ». En août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement et l’État-major allemand, en prévision d’un repli devenu prévisible (l’ordre de repli général fut donné le 19 août aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest) ordonna l’évacuation des petites garnisons du sud du département de la Vienne et leur regroupement sur les grands axes de circulation. La préparation du retrait de la garnison installée au haras de Champagné-Saint-Hilaire n’échappa pas à la Résistance. Mais l’attaque se trouva confrontée à une très forte résistance de la garnison allemande, dégagée dans la journée par des renforts venus de Poitiers. Louis Douteau fut tué vers 11 heures du matin, en portant secours avec quelques camarades (dont Fernand Busson tué en même temps que lui) à un maquisard blessé resté sous le feu des soldats allemands.
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Couhé (Vienne). Il est également inscrit sur un monument installé après la guerre à Champagné-Saint-Hilaire, sur le lieu de l’affrontement pour commémorer la mémoire des résistants morts au combat.
Par Michel Thébault
SOURCES : Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensements) — SHD Vincennes GR 16 P 191508 — Louis Vibrac. « Ce fut la guerre à Champagné-Saint-Hilaire ». Geste Éditions 2012 — Louis Vibrac bulletin municipal Champagné-Saint-Hilaire — site VRID (Vienne-Résistance-Internement-Déportation). Durs combats aux haras de Champagné-Saint-Hilaire — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb. — État civil, mairie de Champagné-Saint-Hilaire, registre des décès 1944 acte n° 23.