FOURTIN Jean (dit Bacquet)

Par Eric Panthou

Né le 8 mars 1909 à Combronde (Puy-de-Dôme) ; militant communiste, résistant FTP, interné, cultivateur puis distillateur à Combronde, mort le 4 novembre 1988 à Riom (Puy-de-Dôme).

Fils d’agriculteur, Jean Fourtin perdit sa mère à l’âge de cinq ans. Il devint lui aussi cultivateur. Il se maria en 1932 et eut une fille unique, Jeanne, en 1933.
Il adhéra au PCF avant-guerre, membre de la cellule de Combronde qui comportait une trentaine de membres, essentiellement paysans. Fourtin fait partie des militants les plus connus sans pour autant être le dirigeant.
Mobilisé en 1939, il se retrouva en Suisse d’où il réussit à s’évader pour rentrer plus tard chez lui à Combronde. Il fut condamné le 4 août 1941 par le Tribunal Militaire de la 13éme Division militaire à 2 ans de prison, pour un outrage à supérieur, commis durant la guerre. Selon le témoignage de sa fille, ce sont surtout ses idées politiques qui furent la cause de cette condamnation.

D’abord à la prison militaire de Clermont-Ferrand, il est ensuite transféré le 15 août 1941 au camp militaire de Mauzac (Dordogne). Fin 1941, il fut autoriser à travailler au sein du camp. En avril 1942 on lui donna un poste de confiance ; il fut chargé d’aller chercher des colis à la gare et à la Poste. Il en profita pour faire rentrer un peu de ravitaillement à ses camarades. Fin mai 1942, il prépara avec d’autres la célèbre évasion de Jean-Pierre Bloch, Robert Lyon et de neuf membres des Services secrets Britanniques. Fourtin avait notamment aidé en servant de relais postal avec Gaby, la femme de Bloch. L’évasion eut lieu la nuit du 15 au 16 juillet 1942 durant la nuit et réussit. Fourtin aida ensuite un capitaine de l’Intelligence Service à s’évader le 4 décembre 1942, Jean Garrow, habillé en GMR. Jean Fourtin fut soupçonné. Il fut torturé pendant 8 jours par un inspecteur de Limoges et mis au mitard 15 jours. On le tortura de nouveau et on menaça de le remettre dans le cachot de la cellule disciplinaire mais le médecin refusa car il était jugé trop mal en point. Il fut libéré le 10 février 1943 et rejoignit rapidement les FTPF une fois revenu chez lui. Il fut notamment chargé d’organiser des groupes FTPF. Il rejoignit le maquis après 1943, revenant parfois chez lui voir les siens. Parmi ses camarades figuraient Jean Grenet dit Raoul, Michel Martel, François Royer.

Fourtin fit un récit de cette période au camp pour un de ses camarades lui aussi interné et afin que celui-ci en fasse un article devant paraître après juillet 1945.
Après-guerre, Jean Fourtin retourna vivre à Combronde où il devint distillateur. Il resta membre du Parti communiste. Il mourut en novembre 1988 à l’hôpital de Riom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199325, notice FOURTIN Jean (dit Bacquet) par Eric Panthou, version mise en ligne le 21 janvier 2018, dernière modification le 21 janvier 2018.

Par Eric Panthou

SOURCES : Lettre de Jean Fourtin à un camarade, le 23 juillet 1945 ; témoignage écrit en vue d’un article sur le camp de Mauzac, écrit par Jean Fortin, juillet 1945, deux pages manuscrites (Archives privées de Roger Champrobert) ; Témoignage oral de sa fille Jeanne Grenier, recueilli par téléphone le 26 décembre 2017. — Lettre de Jeanne Grenier à Eric Panthou, le 15 janvier 2018. — Au sujet de l’activité communiste à Combronde. Le Commissaire au Divisionnaire, le 22 août 1941 (Arch. Dép. du Puy-de-Dôme : 1296W65)

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