CHOPIN Clotaire

Secrétaire du syndicat du Bâtiment de Sallaumines, Clotaire Chopin figura parmi les premiers rôles du syndicalismes ouvrier dans le Pas-de-Calais pendant l’entre-deux-guerres.
Membre de la commission administrative de l’Union départementale CGT depuis 1919 (voir L. Baudoin*), il fut l’un des principaux protagonistes de la scission syndicale de 1921 dans le Pas-de-Calais. En tant que secrétaire général du « syndicat du Bâtiment et de la Reconstruction du Pas-de-Calais », il entra à la commission exécutive provisoire du « Comité inter-syndical des Régions dévastées » créé en 1921 par des militants d’obédience socialiste pour faire obstacle au bureau de la Fédération du Bâtiment contrôlé par les communistes (voir Maurice Nortier*). Lors du congrès de l’UD de 1923, C. Chopin fut appelé aux fonctions de secrétaire adjoint, en remplacement d’Alb. Bonne. Pendant plusieurs années, il épaula l’action d’Henri Mailly* à la direction de l’Union départementale avant de le remplacer au poste de secrétaire général en 1928. Clotaire Chopin s’employa à élargir le rôle social de l’Union confédérée afin de contenir la poussée de la CGTU. Il fut à l’origine de la création de nombreuses créations de caisses de secours minières qui s’avérèrent solides et efficaces dans le contexte de crise du début des années trente. Cette orientation fut l’une des causes qui permirent aux confédérés de se présenter en position de force lors de la réunification. Au cours du congrès d’unité départementale qui eut lieu à Calais le 29 décembre 1935 et auquel prirent part 105 délégués représentant un total de 58 syndicats confédérés et unitaires, Chopin fut élu au poste de secrétaire général de l’UD-CGT réunifiée du Pas-de-Calais, l’ex-unitaire Coquel* étant secrétaire adjoint.
Membre du Parti socialiste SFIO, C. Chopin se refusa à jouer un rôle politique de premier plan pour ne pas entraver son action syndicale. Secrétaire de la section de Sallaumines, il se contenta de quelques interventions au cours des congrès fédéraux, ainsi en janvier 1926 lorsqu’il prit position contre la participation (voir Masselin*). Sa seule fonction élective fut celle de conseiller municipal et d’adjoint au maire (Jacques Louart) de sa commune natale de 1919 à la guerre.
Toujours secrétaire de l’UD du Pas-de-Calais en 1939, Clotaire Chopin en chassa les communistes. Chartiste notoire pendant l’Occupation, il fut interdit d’action syndicale à vie par la commission d’épuration en 1944.
Il était le frère d’Eugène Chopin*.