CHOPIN Eugène

Par Yves Le Maner

Né le 26 octobre 1882 à Valenciennes (Nord), mort le 5 août 1966 à Welwyn Garden City (Grande-Bretagne) ; ouvrier mineur, puis employé de mairie ; militant syndicaliste et socialiste du Pas-de-Calais ; conseiller d’arrondissement.

Petit-fils d’Alexandre Chopin, militant républicain qui fut condamné à mort (puis grâcié) sous le Second-Empire en raison de son action politique, Eugène Chopin était l’héritier d’une solide tradition familiale de prosélytisme social. Son père, également prénommé Alexandre, fut le premier délégué mineur de Sallaumines. L’état civil présentait Eugène comme fils de « journaliers ». Son frère, Clotaire Chopin* mena une action militante parallèle à la sienne.

Doté du Certificat d’études, Eugène Chopin entra à la mine à l’âge de douze ans et travailla au fond pendant quinze ans. Syndiqué depuis sa seizième année, il fut élu délégué mineur dans les premières années du vingtième siècle. Il se maria à Lens en février 1909. Adhérent du Parti socialiste SFIO dès sa création en 1905, il devint rapidement secrétaire puis président de la section de Montigny-en-Gohelle où il s’était établi en 1913 pour tenir le poste de secrétaire de mairie. En effet, pour participer à l’expansion du Parti socialiste dans le bassin minier qui prenait comme points d’appuis principaux les municipalités ouvrières, Eugène Chopin avait quitté la mine en 1911, et, après deux années de formation comme employé de mairie à Sallaumines, il était entré au service de l’administration municipale de Montigny déjà aux mains des socialistes.

Mobilisé en 1914, il fut rapidement fait prisonnier et passa toute la durée de la guerre en captivité en Allemagne. Dès son retour, il reprit l’action politique et participa activement aux mouvements de fond qui secouèrent la classe ouvrière du bassin minier et en particulier à la grève des mineurs de 1919 au cours de laquelle il fut choisi comme délégué de Montigny-en-Gohelle pour assister au congrès de Béthune réuni pour statuer sur la poursuite du mouvement. Cette même année, le 10 décembre 1919, Eugène Chopin fut élu maire de Montigny-en-Gohelle et, en 1920 (ou 1919 selon les sources ?), il entra au conseil d’arrondissement en tant que représentant de Carvin. Il devait conserver ces deux mandats jusqu’en 1929.

Délégué au congrès de Tours, Eugène Chopin se prononça en faveur de la motion Longuet-P. Faure (selon Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 174) ou Cachin-Frossard (selon Le Cri du Nord, 2 janvier 1921) et resta fidèle au « Vieux Parti » lors de la scission, participant à de multiples réunions organisées par le Parti SFIO dans le bassin minier au cours des années vingt. Lors du congrès fédéral extraordinaire de janvier 1926, il vota contre la participation (voir Masselier*). Suite à des rivalités personnelles, Eugène Chopin se présenta aux législatives de 1928 dans la 2e circonscription de Béthune, comme « socialiste dissident » face à J. Louart* soutenu par la SFIO. Il revint cependant au Parti socialiste mais cessa d’y jouer un rôle important à l’expiration de son mandat municipal en 1929.

Chopin Eugène fut conseiller municipal SFIO d’Hénin-Liétard du 23 novembre 1953 au 11 mai 1964.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19953, notice CHOPIN Eugène par Yves Le Maner, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 26 octobre 2010.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Nat. F7/13084. — Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 177 (avec photographie) et M 2372 et 1 Z 1092. — Renseignements fournis par la mairie de Montigny-en-Gohelle et par Jacques Girault.

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