N’GUYEN VAN TE

Par Claude Delasselle

Tué le 29 juillet 1944 à Champignelles (Yonne) ; prisonnier de guerre évadé ; résistant du Service national maquis.

Stèle de La Coutellée Lavau.

Nous ne connaissons pas la date ni le lieu de naissance de N’Guyen Van Te. Il faisait partie des soldats originaires d’Indochine incorporés dans l’armée française et qui avaient été faits prisonniers en juin 1940. Plutôt que de les envoyer en captivité en Allemagne comme les prisonniers de guerre d’origine française, les autorités d’Occupation les avaient dispersés en France dans des chantiers agricoles ou forestiers où ils travaillaient notamment à la coupe de bois sous la surveillance de gardiens allemands. Il existait plusieurs de ces chantiers forestiers dans l’Yonne, en particulier en Puisaye, où étaient réunis des prisonniers de guerre indochinois et africains.
Il est arrivé assez fréquemment que des résistants aident certains de ces prisonniers, soumis en général à une surveillance assez peu stricte, à s’évader puis les intègrent dans des maquis locaux, comme ce fut le cas dans l’Yonne pour plusieurs maquis dépendant du Service national maquis. Nous ne savons pas combien étaient les Indochinois intégrés au Maquis 1 du Service national maquis de l’Yonne, ni de quel chantier forestier ils s’étaient évadés, sans doute celui de Saint-Privé (Yonne), tout proche du premier emplacement de ce maquis.
Avec trois de ses camarades indochinois, N’Guyen Van Te fit partie de la quarantaine de maquisards du Maquis 1 du Service national Maquis qui partirent, sur ordre de leur chef, Charles-Albert Houette, pour venir au secours du petit maquis « Dufour », attaqué au matin du 29 juillet 1944 dans les bois de la commune de Champignelles.
Lorsque ces résistants arrivèrent en camions à l’entrée du village de Champignelles, en début d’après-midi, des habitants les avertirent que des Allemands se trouvaient dans les environs. Malgré cette mise en garde, un petit groupe d’une dizaine d’hommes, dont quatre Indochinois, commandé par le sergent-chef Paul Herman, se mit en marche, en file indienne et à découvert, sur la route départementale 7, en direction de la ferme des Maisons Blanches. Alors qu’ils étaient arrivés à environ deux cents mètres de la ferme, une mitrailleuse allemande postée en haut de la côte face à la ferme ouvrit le feu brusquement et faucha la colonne, tuant sur le coup neuf hommes, dont N’Guyen Van Te.
Le nom de N’Guyen Van Te figure avec celui des huit autres morts sur la stèle édifiée sur le lieu du drame. Il figure également sur le monument dit de la Coutelée (commune de ) dédié à la mémoire de tous les morts du Maquis 1 du Service national Maquis, et sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. Il est titulaire de la mention « Mort pour la France » (AC 21 P 129349).
Un cinquième nom indochinois, Trang Hiong, est inscrit sur le monument d’Auxerre mais n’apparait pas sur les deux autres monuments du Maquis 1. Il s’agit probablement d’une erreur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199583, notice N'GUYEN VAN TE par Claude Delasselle, version mise en ligne le 29 janvier 2018, dernière modification le 16 avril 2021.

Par Claude Delasselle

Stèle de La Coutellée Lavau.

SOURCES : Bailly Robert, La Croix de Saint-André, Éd. ANACR-Yonne, 1983, page 238. — Mémorial GenWeb.

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