CHÉREL Émile, Jean, Marie

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Né le 16 juillet 1922 à Augan (Morbihan), exécuté sommairement le 10 juillet 1944 à Monteneuf (Morbihan) ; victime civile.

Émile Chérel était le fils de Francis Marie Chérel, décédé, et d’Anne Marie Blanchet, cultivatrice, Célibataire et réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), il quitta son domicile d’Augan (Morbihan) et trouva un emploi dans une ferme à Monteneuf (Morbihan).

Au début du mois de juin 1944, le 2e Régiment de chasseurs parachutistes du commandant Bourgoin, appartenant aux Forces françaises libres (FFL) et rattaché au SAS (Special air service), fut largué dans le secteur de Plumelec-Sérent-Saint-Marcel-Malestroit (Morbihan), où un important maquis se constitua. Plusieurs milliers de résistants morbihannais, appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF) furent regroupés et armés. Leur mission était de fixer les troupes allemandes stationnées dans le Morbihan, afin d’empêcher ou au moins de retarder l’arrivée des renforts sur le front de Normandie.
L’attaque allemande lancée contre le maquis de Saint-Marcel le 18 juin 1944, contraignit SAS et FFI à décrocher et à se disperser, la Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst), service de sûreté et de renseignements de la Gestapo, ainsi que leurs auxiliaires français, les miliciens du Bezen Perrot et du Parti national breton français, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, interrogatoires, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, incendies de fermes, pillages et massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.
Le château de La Grée de Callac situé sur le territoire de la commune de Monteneuf (Morbihan) devint un lieu de transit, de repos et de refuge pour les FFI et les SAS contraints de se replier. Ce château qui appartenait à la comtesse du Bot, née Boisdulier de Cesson-Sévigné, hébergeait depuis le début de l’année 1944 dans La Porterie, la maison du garde André Carelle, les équipes FFI de Guer et de Ploërmel (Morbihan) qui réceptionnaient les armes et les munitions larguées au-dessus d’une grande prairie située à l’intérieur de l’enceinte du château.
Le 9 juillet 1944 à l’aube, La Porterie où 26 parachutistes étaient au repos fut encerclée par les Allemands. Pour faire diversion et permettre aux parachutistes de s’échapper, trois FFI, Léon Jacquin, les frères Jacques Sévène et Paul Sévène, ainsi que le garde du château André Carelle, sortirent sans armes et s’avancèrent vers les Allemands. Tous les quatre furent fouillés, roués de coups et immédiatement abattus sous les yeux de Madame Carelle et de ses enfants. La Porterie fut incendiée.
René Plantard, réfractaire au Service du travail obligatoire (STO) de la région parisienne réfugié à La Métaierie-Neuve en Augan (Morbihan), qui avait rejoint le maquis de Saint-Marcel, se sacrifia pour protéger la retraite des parachutistes SAS et fut tué au combat en faisant face aux Allemands. Grâce à cette diversion, les autres SAS purent franchir le mur d’enceinte et se replier sans aucune perte.
Les Allemands traquèrent les SAS dans tous les villages de Monteneuf, où se multiplièrent les contrôles d’identité et les perquisitions. Dans le village de Trézon, ils découvrirent dans l’atelier de Joseph Leclerc, artisan charron, un tract anglais sur lequel il avait déposé du saindoux pour graisser ses scies. Il fut sorti de son atelier et immédiatement abattu.
Le lendemain 10 juillet, à La Villemarqué en Monteneuf, Émile Chérel, réfractaire au STO originaire d’Augan (Morbihan), qui travaillait dans les champs, fut arrêté par une patrouille. Sans papier d’identité, il essaya de prendre la fuite et fut abattu.

Émile Chérel a obtenu la mention « Mort pour la France ».

Dans le Morbihan, à Monteneuf, le nom d’Émile Chérel est inscrit sur une stèle érigée à La Villemarqué sur le lieu de son exécution, sur la plaque commémorative apposée à l’entrée du château de La Grée de Callac et sur la stèle de la fosse aux loups. Il figure aussi sur sur le monument aux morts d’Augan.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199652, notice CHÉREL Émile, Jean, Marie par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, version mise en ligne le 29 janvier 2018, dernière modification le 26 août 2019.

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Sur la plaque commémorative</br>du Château de la Grée de Callac en Monteneuf
Sur la plaque commémorative
du Château de la Grée de Callac en Monteneuf
Sur la stèle de La Fosse aux loups en Monteneuf
Sur la stèle de La Fosse aux loups en Monteneuf
Sur la stèle de la Villemarqué en Monteneuf
Sur la stèle de la Villemarqué en Monteneuf
Sur le monument aux morts de La Villemarqué
Sur le monument aux morts de La Villemarqué
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson

SOURCES : René Le Guénic, Morbihan Mémorial de la Résistance (photo), Quéven, 2013. — État civil, Monteneuf (acte de décès).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable