VARVOUX Yvette, Émilie, Irma née ALTENHOVEN

Par Annie Pennetier

Née le 22 septembre 1917 à Naveil (Loir-et-Cher), morte le 3 mars 2009 à Chambray-les-Tours (Indre-et-Loire) ; gantière ; résistante FTPF ; militante de l’Union des femmes françaises.

André et Yvette Varvoux
Fonds familial Gobert-Richard.

Fille d’Émile Altenhoven, mécanicien, et de Irma Pasquier, cultivatrice, Yvette Altenhoven travaillait comme gantière. Le 22 septembre 1934, dans sa commune de naissance Naveil, elle se maria avec André Varvoux, jardinier-fleuriste. Le couple alla s’installer à Vendôme (Loir-et-Cher) où il vécut jusqu’en 1939.
En 1943, ils rejoignirent la résistance, le Front national, Yvette devenant l’agent de liaison de son mari lieutenant FTP. Elle parcourait à bicyclette de grandes distances dans le département. A la suite de nombreuses arrestations dans le groupe de Vendôme, le couple reçut l’ordre de se diriger vers l’Indre-et-Loire où ils arrivèrent le 19 mai 1944. Sous les directives du responsable FTP du département André Delaunay, elle se consacra au recrutement d’agents de liaison féminines et organisa un service sanitaire. Ainsi, quatre hôpitaux encadrés par une trentaine de femmes qualifiées et bénévoles formées, furent mis en place à Lussault-sur-Loire, Cormery, Bléré et Château-Renault. Elle assurait également la sécurité des parachutages. Ainsi, Yvette Varvoux acquit le grade d’adjudant-chef FTPFavec le pseudonyme d’Andrée.
Suite à la dénonciation de l’épicier Petit-Clair, la police allemande, la Sipo-SD, arrêta, dans la nuit du 1er au 2 août, son mari et ses camarades au château de Vaux sur la commune d’Esvres puis Yvette le 2 août 1944 à 3 heures dans une de ses cachettes au lieu-dit Coulomniers, entre Bléré et Chenonceaux. Conduite à Tours, ses bourreaux, dont Clara Knecht, secrétaire de la Sipo, se livrèrent à de violentes brutalités et un simulacre d’exécution sur le pont de Montlouis. Dans la cour, elle vit son mari affaibli « une loque ensanglantée », puis on lui annonça qu’il s’était suicidé avec ses bretelles alors qu’il faisait partie d’un convoi pour l’Allemagne.
Internée à la prison de Tours, le 10 août 1944, depuis la gare de La Ville-aux-Dames, avec ses compagnes, elles furent déportées.Les avions alliés mitraillaient les voies, les maquisards faisaient sauter les rails. Le train partit de Belfort le 1er septembre 1944, convoi de190 femmes destination le camp de Ravensbrück . Yvette Varvoux, matricule 8502, fut ensuite affectée au kommando de Genshagen à Berlin, le 10 octobre, et travaillait à l’usine AEG de Ludwigsfel où elle se livra au sabotage.
Le 17 avril 1945, devant l’avancée des Alliés, c’est la marche d’évacuation, « marche de la mort » pour beaucoup ; Yvette Varvoux fut libérée le 3 mai 1945 par un détachement de la cavalerie soviétique, à Ludwigslust, confiée à l’armée américaine puis anglaise , et rentra par les Pays-Bas et retrouva son domicile dévalisé le 16 mai 1945.
Elle apprit alors l’exécution de son mari parmi les 26 victimes exécutées sommairement à Saint-Symphorien (Indre-et-Loire). Elle revint avec une santé très altérée, elle pesait 35 kg.
Yvette Varvoux s’installa à Tours et travailla dans l’entreprise de cartonnage Gault et Frémond. Elle milita à l’Union des Femmes françaises. Elle se remaria le 20 février 1950 à Tours avec le résistant du maquis Conty-Freslon, Henri Gobert.

Yvette Varvoux-Gobert a reçu de nombreuses distinctions : la Médaille militaire, le Croix de guerre avec palme (1977), la Croix du combattant 1939-1945, la Croix du Combattant volontaire de la Résistance, la Médaille de la Déportation et de l’internement pour faits de résistance. Adjudant chef FTPS, reconnue aspirant FFI, elle a été nommée au grade de chevalier (1983) puis d’officier (2001) dans la Légion d’honneur.
Elle a beaucoup témoigné dans les établissements scolaires.
Elle mourut le 4 mars 2009.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199699, notice VARVOUX Yvette, Émilie, Irma née ALTENHOVEN par Annie Pennetier, version mise en ligne le 19 février 2018, dernière modification le 31 août 2021.

Par Annie Pennetier

André et Yvette Varvoux
Fonds familial Gobert-Richard.
Yvette Varloux dans une réunion
Yvette Varloux après sa déportation

SOURCES : Sylvie Pouliquen, Femmes de l’ombre en Touraine, Édition PBCO, 2015 . — Documents fournis par Hélène Biéret.— Mémorial de la déportation FMD. — État civil.

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