DAVIDIAN David (DUMOUR Henri)

Par Astrig Atamian

Né le 17 janvier 1907 à Djebel Moussa (vilayet d’Alep, Empire ottoman) ; secrétaire de la sous-section arménienne du Parti communiste français de 1934 à 1939 ; résistant ; déporté.

Membre du groupe de langue arménienne du Parti communiste français, David Davidian fit partie d’une délégation qui séjourna en Arménie soviétique en décembre 1932. À Erevan, il assista aux festivités du 12e anniversaire de la soviétisation de l’Arménie. De 1934 à 1939, David Davidian assuma la tâche de secrétaire de la sous-section arménienne du Parti communiste français. En 1937, il fit partie de la petite équipe chargée de la sélection des interbrigadistes dans les baraquements de la MOI avenue Mathurin-Moreau. Envoyé en zone libre en novembre 1940, il fut chargé de prendre la direction des Arméniens de la sous-section de Marseille dans la clandestinité. À son arrivée, David Davidian chargea Stéphane Aghadjanian de former des groupes de trois parmi ses anciens camarades arméniens de la MOI à Marseille.

À la suite de la réactivation du Front national arménien au printemps 1943, David Davidian rencontra, en août 1943, Missak Manouchian, son homologue arménien de la zone Nord qu’il avait côtoyé entre 1934 et 1939. Préoccupés par l’entrée en guerre de la Turquie aux côtés de l’Allemagne, Davidian et Manouchian ambitionnaient de mettre au point une stratégie commune afin de drainer l’ensemble de la communauté arménienne de France vers la Résistance et de faire déserter les Arméniens soviétiques incorporés de force dans l’armée allemande.

Le 11 novembre 1943, à Grenoble qui n’était plus sous occupation italienne depuis deux mois et où il s’était rendu pour une action commémorant l’armistice de 1918, David Davidian se fit arrêter en compagnie de Haroutioun Mardiguian du Front national arménien de Marseille. Internés à Compiègne au camp de Royallieu dans un premier temps, ils furent tous deux déportés à Buchenwald.

Ainsi, en l’espace de cinq jours, en novembre 1943, les deux chefs de la branche arménienne de la MOI étaient tombés : Missak Manouchian et David Davidian.

À son retour de déportation, David Davidian s’investit dans l’organisation du rapatriement des Arméniens vers l’Arménie soviétique. Il intégra le comité d’immigration qui se mettait en place en 1945 sous l’égide du Front national arménien (FNA), rassemblement ayant servi de base arrière aux Arméniens de la MOI pendant la guerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199719, notice DAVIDIAN David (DUMOUR Henri) par Astrig Atamian, version mise en ligne le 2 février 2018, dernière modification le 29 janvier 2024.

Par Astrig Atamian

SOURCES : Archives nationales, Paris, F7 13 436. – RGASPI, Moscou, 495 270 8076. – ARA, Erevan, 1536 1 57 et 58. – ARAM, Marseille, fonds Stéphane Aghadjanian – S. Courtois, D. Peschanski, A. Rayski, Le sang de l’étranger : les immigrés de la M.O.I dans la Résistance, Paris, Fayard, 1989. – Mélinée Manouchian, Manouchian, Paris, Les Éditeurs Français Réunis, 1974. – Dr H. Kaldjian, Odisséeus aksoragan : houcher (Mon odyssée de l’exil : mémoires), Erevan, Union des écrivains d’Arménie, Editions Nor Tar, 2004. – T.S. Drampian, Françahay komounisdnere dimadroutsian darinerin 1941-1944 (Les communistes arméniens de France dans la Résistance, 1941-1944), Erevan, Éditions Midk, 1967.
Astrig Atamian. — Base de données de la FMD.

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