GEBEL Marcel

Par Michel Thébault

Né le 17 novembre 1923 à Neunkirch-lès-Sarreguemines (Moselle), mort en action le 26 août 1944 à Saint-Pierre-d’Exideuil (Vienne) ; forgeron ; résistant AS, maquis D2/Bayard.

Marcel Gebel était le fils de Pierre Gebel et d’Anne Kappes. Il était âgé de 15 ans lorsque sa commune natale fit au début septembre 1939 partie des communes de Moselle, situées en « zone rouge » (en avant de la ligne Maginot) évacuées selon un plan prévu à l’avance, lors de la déclaration de guerre. La population de Neunkirch-lès-Sarreguemines fut repliée vers les communes des Adjots et de Nanteuil au nord du département de la Charente (Les Adjots sont même limitrophes du département de la Vienne). A l’automne 1940, la plus grande partie de la population déplacée regagna Neunkirch-lès-Sarreguemines, par choix mais aussi parce que le rapatriement des réfugiés Mosellans revêtait pour l’occupant allemand une grande importance idéologique et économique Les premiers convois quittèrent par voie ferrée les lieux de repli et d’accueil en Charente à partir des 28 et 29 août 1940. Les trains de réfugiés devaient obligatoirement, passer par Saint-Dizier où les autorités allemandes opérèrent un tri. De nombreux Sarregueminois ne purent rentrer dans leur ville et durent regagner les précédents lieux d’accueil en Charente (Eugène Heiser op. cit.). Si Marcel Gebel est alors rentré en Moselle, on peut formuler l’hypothèse qu’il fut après son retour rapidement menacé par les réquisitions de main d’œuvre allemande Reichsarbeitsdienst - RAD) et par la mobilisation dans l’armée allemande. Réfugié dans le nord Charente, à la limite du département de la Vienne, célibataire, il était en 1944 domicilié au Bouchage (Charente) où il exerçait la profession de forgeron. Il s’engagea dans la Résistance, rejoignant quelques kilomètres plus au nord un maquis de l’Armée Secrète (AS) installé dans le secteur de Civray (Vienne). Ce maquis, le maquis « Bayard » ou D2, appartenait au secteur D Sud Vienne, sous les ordres du colonel Blondel, et s’était formé le 9 juin 1944 dans les bois des Maisonnettes à Lizant (commune distante de moins de 3 kilomètres des Adjots, lieu de repli de Neunkirch-lès-Sarreguemines). Le maquis réalisa de nombreuses actions de sabotages, notamment sur les voies ferrées (28) et des embuscades sur les routes (6) actions auxquelles participa certainement Marcel Gebel. A la fin du mois d’août 1944, il participa au harcèlement des troupes allemandes en retraite à travers le seuil du Poitou. Le 26 août 1944, une partie du maquis Bayard s’installa en embuscade sur la route de Saint-Saviol à Civray. La mission consistait à intercepter les unités allemandes dont les trains avaient été bloqués en gare de Saint-Saviol (Vienne) suite au sabotage de la ligne de chemin de fer. Grâce aux informations recueillies par un cheminot, membre du maquis, le colonel Blondel, chef du secteur D, apprit que le convoi allemand tentait de débarquer pour remonter par la route vers Poitiers et donna l’ordre de l’attaquer. Les éléments en débarquement furent mitraillés entraînant des pertes importantes (tués, blessés et prisonniers) parmi les troupes allemandes. Du côté du maquis, il y eut un mort au combat vers 17 heures, entre Saint-Saviol et Civray, sur la route de Saint-Pierre-d’Exideuil : Marcel Gebel.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument aux morts de Sarreguemines (dont Neunkirch-lès-Sarreguemines fait maintenant partie). Son nom figure également sur le monument commémoratif de Civray dressé rue Jean Moulin, avec la mention : « Souvenir des combats du Maquis, 26 et 28 août 1944 Maquisards et civils victimes des combats ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199723, notice GEBEL Marcel par Michel Thébault, version mise en ligne le 2 février 2018, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : Site internet VRID (Vienne, Résistance, Internement, Déportation), articles de Jacques Rigaud et Christian Richard — Eugène Heiser La Tragédie Lorraine, Sarreguemines 1939 – 1945 Ed. Pierron 1984 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb. — État civil.

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