CHRÉTIEN Émile, Louis, Joseph

Par Jean-Pierre Ravery

Né le 15 septembre 1911 à Bruay-en-Artois (Pas-de-Calais), fusillé le 5 janvier 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; cheminot, manœuvre ; militant communiste de la Seine (Seine-Saint-Denis) ; résistant (FFC Résistance Fer).

Emile Chrétien.
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Fils d’un mineur, Émile Chrétien suivit une formation d’électricien après avoir obtenu le brevet supérieur. Militant communiste trés actif, Émile Chrétien était fiché par les Renseignements généraux de la préfecture de police de Paris en novembre 1938 pour avoir incité à la grève ses collègues du dépôt SNCF de la Plaine-Saint-Denis. Émile Chrétien fut licencié de la SNCF le 14 novembre 1940 pour "menées antinationales". il entra à la Compagnie du Nord comme distributeur au magasin du dépôt de La Plaine (Seine, Seine-Saint-Denis).
Après la défaite de juin 1940 et sa démobilisation, il reprit des responsabilités au sein du PCF clandestin. Il habitait 15 rue Peligot à Enghien-les-Bains (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) et travaillait comme manœuvre à la Compagnie française des métaux à Saint-Denis.
Le 13 septembre 1941, les policiers de la Brigade spéciale des Renseignements généraux saisirent au domicile d’une résistante qu’ils venaient d’arrêter, Marie Dubois, les biographies de militants communistes clandestins, parmi lesquelles celle d’Émile Chrétien. Ils finirent par le retrouver et le prendre en filature. C’est ainsi qu’il fut repéré square Degeyter à Saint-Denis, en discussion avec d’autres militants communistes bien connus de la police politique, en l’occurrence Pierre Prual, ancien trésorier de la section communiste d’Aubervilliers, et Marcel Pointet, fiché comme ami de l’ancien député d’Aubervilliers, Charles Tillon et du secrétaire général du PCF, Maurice Thorez.
Les trois hommes furent arrêtés le 23 septembre 1941 et inculpés pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939 (interdiction du PCF). Dans le cadre de cette affaire présentée par la préfecture de police comme « démantèlement d’un centre de propagande clandestine sur la région Paris-Ouest », onze personnes au total furent arrêtées. Émile Chrétien, Pierre Prual et Marcel Pointet furent rapidement livrés aux Allemands. Condamnés à mort le 23 décembre 1941 à Saint-Cloud (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine) par un tribunal militaire de la Wehrmacht (FK 758), ils ont été fusillés le 5 janvier 1942 au Mont-Valérien, ainsi que leurs camarades Gaston Dourdin et Pierre Le Corre, arrêtés dans la même affaire.
Émile Chrétien fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 5 janvier 1942 division 39, ligne 3, n°34. Sa dépouille fut ramenée à Bruay le14 octobre 1947.
Émile Chrétien fut homologué à titre posthume comme sous-lieutenant des forces française combattantes (FFC), réseau Résistance-Fer, pour prendre rang le 01/11/1942. La mention "Mort pour la France" lui fut attribuée le 5 juillet 1946.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien, sur le tableau commémoratif 1939-1945 de l’ancien dépôt S.N.C.F. de la Plaine, sur la stèle qui honore les agents SNCF du dépôt de La Plaine victimes de la guerre 1939-1945, déplacée au dépôt du Bourget à Drancy et sur les monuments aux morts à Enghien-les-Bains et Bruay.
Une rue de la commune de Bruay (ex-rue de la Poste) porte son nom.

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19979, notice CHRÉTIEN Émile, Louis, Joseph par Jean-Pierre Ravery, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 26 avril 2023.

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SOURCES : Arch. PPo. 89, BA 2117. — DAVCC, Caen. — Site des fusillés du Mont-Valérien. — Informations et photographie communiqués par M. Pascal Michot (juin 2020). — Mémoire des Hommes.— MémorialGenWeb. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 130133 (nc). — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

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