HOCHIN Jacques, Augustin, Louis

Par Michel Desrues, Magali Even

Né le 26 septembre 1921 à Fresnay-sur-Sarthe (Mayenne), exécuté sommairement le 24 juillet 1944 à Champfrémont (Mayenne) ; employé de commerce ; réfractaire au STO ; résistant au sein de l’Organisation Civile et Militaire (OCM).

Cinquième garçon d’une famille besogneuse de sept enfants, Jacques Hochin avait 18 ans lorsque la guerre éclata en 1939. Ayant interrompu ses études en raison des dures nécessités de la vie, il fut employé de commerce chez un marchand de vins en gros à Fresnay, ce qui procurait quelques ressources supplémentaires au modeste budget maternel.
Requis pour le Service du travail obligatoire (STO), il refusa d’aller servir l’Allemagne et partit se camoufler à la Ferrière-Bochard, puis à Saint-Denis-sur-Sarthon. Officiellement aide de culture, il travailla en forêt à la fabrication du charbon de bois, une activité qui se doubla rapidement d’actions de résistance au sein du maquis de Cortemiche où il participa à diverses missions.
Le maquis de Courtemiche relevait du groupe VII d’Alençon affilié à l’OCM et regroupait en 1944 une douzaine de résistants particulièrement actifs dans les opérations de sabotage et de surveillance.
Maurice Mallet, malgré sa jeunesse, fut le chef militaire de ce maquis sous la responsabilité de François Bouilhac, chef du secteur d’Alençon.
Dans la période qui suivit le débarquement, les autorités allemandes traquaient les maquisards et causèrent de nombreux ravages au sein de la résistance locale par des arrestations multiples dirigées par Hildebrandt, officier allemand. Cet appareil nazi fut renforcé par les autorités française de l’Orne avec à sa tête Bernard Jardin. Tous les moyens : dénonciation, torture, furent utilisés pour se procurer des renseignements.
Le 24 juillet 1944, François Bouilhac fut arrêté à son domicile à Alençon. Alors qu’il allait le rencontrer, Maurice Mallet en fut informé. Mais avant d’avoir pu prévenir ses camarades résistants, il fut arrêté à son tour par les autorités allemandes chez lui à Saint-Denis-sur-Sarthon sous les yeux de sa mère. L’opération fut conduite par un officier allemand et Jardin qui, avec des miliciens, le brutalisèrent sans qu’il dise un mot et le jetèrent dans une traction puis le conduisirent aussitôt vers le maquis de Champfrémont.
Jacques Hochin alors de garde au cantonnement se fit prendre dès leur arrivée, ainsi que Bernard Dufrou qui venait annoncer l’arrestation du chef du maquis.
Les armes furent retirées du refuge qui fut ensuite incendié. Les 3 résistants furent emmenés vers le vieux moulin et furent mis à genoux. Sans perdre leur courage face à la mort qui les attendait, Maurice Mallet et Jacques Hochin lancèrent un dernier cri « Vive la France ! » et furent exécutés d’une rafale de mitraillette tirée derrière la tête par Jardin. Pendant ce temps, l’officier allemand jouait avec un petit chien. Bernard Dufrou, dans un élan de survie, s’enfuit en direction du bois tout proche et en dépit des balles qui l’atteignirent, réussit à échapper aux recherches actives des autorités.
Jacques Hochin obtint la mention « Mort pour la France ».
Une rue porte son nom à Fresnay-sur-Sarthe.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199867, notice HOCHIN Jacques, Augustin, Louis par Michel Desrues, Magali Even, version mise en ligne le 6 février 2018, dernière modification le 30 janvier 2022.

Par Michel Desrues, Magali Even

SOURCES  : Michel Desrues, Magali Even, Mémorial de la Mayenne 1940-1945. Fusillés, massacrés morts aux combats de la Libération, Direction départementale de l’ONACVG de la Mayenne, 2001.— Genweb. — Informations communiquées par M. Alain Ponchel (mars 2021). — Biographie modifiée par Dominique Tantin (mars 2021).

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