Par Michel Desrues, Magali Even, Michel Thébault
Né le 28 août 1913 à La Glacerie (Cherbourg-en-Cotentin, Manche), mort des suites des tortures le 7 août 1944 à Saumur (Maine-et-Loire) ; boucher ; résistant.
Armand Théreux était le fils d’André, Narcisse, Léonard Théreux et de Clémentine, Albertine, Pauline Navet. Il se maria à Cherbourg le 15 janvier 1935 avec Raymonde Launay. Ils eurent quatre enfants nés entre 1935 et 1942. Il exerça d’abord la profession de boucher, puis celle d’expéditeur de porcs. Armand Théreux résidait avec sa famille au 20 vallée de Quincampoix à Cherbourg (Manche).
Il s’engagea avec son épouse à Cherbourg dans la résistance intérieure. Ils furent arrêtés au début de l’année 1941 par la SIPO-SD et incarcérés à la prison de Cherbourg pour activité de résistance. Tous deux furent transférés à Laval (Mayenne). Mis en liberté surveillée, ils durent se présenter régulièrement à la Kommandantur. Réfugiés provisoirement dans un hôtel, ils emménagèrent ensuite 53 rue de la Bâcherie à Laval et Armand Théreux trouva alors du travail alors à la Compagnie industrielle d’éclairage de Laval. Il poursuivit ses missions de résistant. Arrêté de nouveau le 29 juillet 1944, conduit à la prison de Laval puis à Angers (Maine-et-Loire), il fut sauvagement torturé.
Au tout début août, les troupes américaines investirent la ville de Rennes, (libérée le 4 août). Les détenus de la prison Jacques Cartier et du camp Sainte-Marguerite de Rennes, arrêtés dans les Côtes-du-Nord, le Finistère, le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine furent embarqués les 2 et 3 août 1944 dans deux convois. Les Allemands sélectionnèrent, plusieurs centaines de résistants, hommes et femmes, et les rassemblèrent dans des wagons à bestiaux accrochés à un train qui parcourut la France d’ouest en est pour arriver le 15 août à Belfort. Après un passage par Nantes et un parcours très lent le long de la Loire, les deux convois furent regroupés le 5 août au Lion-d’Angers (Maine-et-Loire). Armand Théreux fut vraisemblablement à ce moment là intégré à ces convois. D’Angers, ils parvinrent à reprendre leur route malgré les efforts des cheminots résistants pour les retarder. Le convoi dut s’arrêter à nouveau en gare de Langeais (d’où son nom de convoi de Langeais) le 6 août, la voie ayant été détruite par le mitraillage d’un train de munitions allemand. Les détenus furent ensuite emmenés à Saint-Pierre-des-Corps, les femmes en camion et les hommes à pied, où un autre train les prit en charge. Le trajet reprit en passant par les gares de Vierzon, Bourges, Nevers, Moulins, Dijon, Besançon et Belfort où le convoi arriva le 15 août. Armand Théreux grièvement blessé, fut descendu du convoi à Saumur (Maine-et-Loire) entre Angers et Langeais le 6 août 1944 et mourut à Saumur le 7 août 1944 des suites des sévices subis. La mention marginale de son acte de naissance indique la date de sa mort sans indication de lieu.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument commémoratif 1939 – 1945 de Saint-Lô (Manche) sur la porte de l’ancienne prison détruite lors du bombardement du 6 juin 1944 avec l’inscription : " Aux Victimes de la répression nazie ".
Par Michel Desrues, Magali Even, Michel Thébault
SOURCES : SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 543624 (nc) — Michel Desrues, Magali Even, Mémorial de la Mayenne 1940-1945. Fusillés, massacrés morts aux combats de la Libération, Direction départementale de l’ONACVG de la Mayenne, 2001. — Fondation pour la mémoire de la déportation. Convoi Rennes Belfort I 273 bis — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.— État civil de Cherbourg ; recherche infructueuse auprès de l’état civil de Saumur et alentours par Evelyne Louis.