HELD Henri, Léon, Charles

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 27 août 1915 à Besançon (Doubs), fusillé le 12 août 1944 à Torgau (Saxe) suite à une condamnation à mort ; sculpteur sur marbre ; prisonnier de guerre.

Henri Held était le fils d’un maçon. Il fit un apprentissage de préparateur en pharmacie pendant trois ans puis décida d’apprendre le métier d’ouvrier en monuments funéraires auprès de son père. Il travailla à Paris dans une entreprise de sculpture sur marbre de 1931 à 1936.
En 1936 il partit faire son service militaire au 2e régiment d’artillerie coloniale et à son retour il reprit sa place dans l’entreprise familiale.
Il fut rappelé sous les drapeaux le 27 août 1939 dans son régiment d’attache et participa à la campagne de 1939/1940. Il fut fait prisonnier le 23 juin 1940 et interné au stalag XXII A, à Limbourg-an-der-Lahn (Hesse) où il fut affecté à différents Kommandos extérieurs. Il fit une tentative d’évasion en septembre 1941 mais il fut immédiatement repris et écopa de 10 jours d’arrêt. En janvier 1942, il fut transféré à Worms dans une sucrerie puis dans une fabrique d’objets en cuir. Le 19 mars il fut envoyé dans une fonderie de l’usine de matériel militaire Dingler & Karcher, à Worms (Rhénanie-Palatinat).
En avril 1942, lors d’une consultation médicale, il fit la connaissance de la secrétaire française Renée Simonnet et lui reprocha de travailler volontairement pour une puissance ennemie. Afin de prouver le contraire celle-ci lui proposa de pénétrer de nuit dans l’entreprise. À cet effet Henri Held lui fournit un plan des lieux rédigé avec l’aide de deux autres prisonniers, Louis Le Gallic et J. Gabbet. Renée Simonnet tenta de faire parvenir le plan à son père pour qu’il soit transmis aux anglais. Le pli fut intercepté et Renée Simonnet arrêtée. Henri Held le fut à son tour quelques jours après. Un dossier fut instruit par le Sondergericht (tribunal d’exception) de Darmstadt sous l’intitulé de la liste des affaires n° 215 du 7 juin 1943 et transmis le 21 juin 1943 au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa les tampons « Rote Liste » (Liste rouge) et « Geheim » (Secret). Le procès des deux inculpés eut lieu le 21 octobre devant le 4e Senat ou Chambre du Tribunal de guerre, présidé par le juge Reuter. Ils furent condamnés à mort pour accusation d’espionnage au profit d’une puissance. Le 3 novembre suivant l’amiral Max Bastian, président du Tribunal de guerre confirma le jugement et la grâce fut refusée par le führer Adolf Hitler le 12 février 1944.
Henri Held fut incarcéré à la prison de Torgau et fusillé dans les fossés de Fort Zinna le 12 août 1944.
Il obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR).
Son nom figure sur le monument commémoratif des victimes civiles 1939-1945 du Doubs, de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article199949, notice HELD Henri, Léon, Charles par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 8 février 2018, dernière modification le 16 avril 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich, éd. le cherche midi, Paris 2014.— Wikipédia.

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