KOPP Marcel

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 15 novembre 1920 à Gueberschwihr (Haut-Rhin), massacré le 30 janvier 1945 à Sonnenburg (Allemagne, aujourd’hui Slonsk, Pologne) ; militaire d’active puis dessinateur ; membre du réseau d’évasion de Théodore Gehrards.

Marcel Kopp était le fils de Léon, gendarme et de Mélanie Castelli.
Il fit sa première scolarité jusqu’à l’âge de 11 ans à Sierentz (Haut-Rhin) puis il fut inscrit à Marmoutier (Bas-Rhin) et enfin au collège de Saverne (Bas-Rhin). Il passa ensuite deux années aux enfants de troupes et le 16 novembre 1938, il s’engagea pour cinq ans comme suppléant à l’intendance de l’École d’application de la cavalerie, à Saumur (Maine-et-Loire). Il fut nommé brigadier-chef le 16 avril 1939 et le 12 août il fut affecté au premier groupement d’automitrailleuses. En septembre 1939, il participa à la drôle de guerre et fut muté au 2e régiment de cuirassiers le 20 janvier 1940. En mai 1940, il combattit sur le front belge. Ayant pour mission de tenir le village de Merdop avec son unité, il résista cinq jours durant dans une maison abandonnée avant de se rendre aux troupes allemandes le 16 mai 1940. Il fut conduit à Maastricht puis libéré le 24 août par les autorités allemandes en qualité d’Alsacien. Rapatrié, il retourna chez lui à Marmoutier et trouva un travail à la société Oberlechner qui faisait des travaux sur les routes dans le canton de Saverne. Il semblerait qu’il aurait utilisé à plusieurs reprise la voiture de l’entreprise pour transporter des prisonniers évadés et que son patron l’aurait découvert. Pour ne pas avoir d’ennuis, ce dernier aurait demandé à Marcel Kopp de chercher un travail ailleurs. Il trouva un emploi de dessinateur aux Ateliers réunis de réparation de moteurs d’avions Junkers à Strasbourg-Meinau. Il résidait à Strasbourg et rentrait passer ses week-ends à Marmoutiers. Par l’intermédiaire de Théodore Gerhard, chef d’un réseau d’évasion, il fut mis en relation avec Marguerite Fuhrmann, qui demeurait également à Marmoutier. Marcel Kopp fut chargé de remettre à cette dernière des plans et des informations sur l’usine où il travaillait. Théodore Gerhards fut arrêté le 6 juillet 1942 et Marguerite Fuhrmann le 14 et Marcel Kopp tomba à son tour dans les filets de la Gestapo le15 juillet. Il fut emprisonné à la prison de la rue du Fil, à Strasbourg et dès les premiers interrogatoires, il fut soupçonné d’appartenir au réseau Gerhards. Le dossier concernant les trois inculpés fut instruit sous l’intitulé de Liste des affaires n° 453 du 26 octobre 1942 et complété par l’apposition de la mention « NN » (Nacht und Nebel). Marcel Kopp fut transféré à la prison Alt Moabit, à Berlin et jugé le 3 mai 1943 en compagnie de Marguerite Fuhrmann et Théodore Gerhards par le 3e senat du Tribunal de guerre du Reich, présidé par le juge Reuter. Les trois accusés furent condamnés à mort pour espionnage. Le jugement fut confirmé le 21 mai par l’amiral Max Bastian, président du Tribunal de guerre. Le recours en grâce de Marcel Kopp fut cependant accepté par le Führer Adolf Hitler le 5 septembre 1943 et la peine commuée en détention à perpétuité au pénitencier de Sonnenburg (Slonsk, Pologne). Le 30 janvier 1945 devant l’avance de l’Armée rouge, les détenus du pénitencier furent extraits de leurs cellules par une unité d’une vingtaine de SS commandés par deux officiers et emmenés par groupes de dix, ils furent tous couchés à terre pour être exécutés d’une balle dans la nuque. Le massacre se poursuivit jusqu’à deux heures du matin et les SS incendièrent les corps au lance-flammes pour les faire disparaître avant de repartir. Les soldats de l’unité 54761 de la VIIIe armée soviétique arrivés le 1er février découvrirent le carnage. Les corps non identifiables furent enterrés dans deux fosses communes. Celui de Marcel Kopp repose dans l’une d’elles.
Il obtint le titre de membre de la Résistance intérieure française (RIF).
Son nom figure sur la plaque commémorative 1939-1945 apposée sous les arcades de l’hôtel de ville de Raon-L’Étape (Vosges) et sur la liste du Livre d’Or de Gueberschwihr (Haut-Rhin).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200008, notice KOPP Marcel par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 10 février 2018, dernière modification le 1er juin 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich, éd. du Cherche midi, Paris 2014.— Wikipédia.— Mémorial GenWeb.

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