CHUPIN Yvette [née JAMAIN Yvette]

Par Patricia Toucas

Née le 27 avril 1920, à La Rochelle (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), dans le quartier du port de commerce de La Pallice, morte le 14 septembre 2013 à Rochefort (Charente-Maritime) ; ouvrière puis aide-soignante ; résistante, militante communiste de Charente-Maritime ; secrétaire départementale de l’UFF.

Yvette Chupin
Yvette Chupin

Son père, Amédée Jamain, exerçait la profession de docker. Il était compagnon du Tour de France et militait à la CGT. Sa mère, Jeanne Magnaux, éleva les dix enfants tout en faisant des ménages. Yvette Chupin était la quatrième. Athées, les parents firent toutefois baptiser les quatre aînés « pour faire plaisir aux grands parents ».

Yvette Chupin passa sa scolarité primaire à l’école communale de Saint-Nazaire-sur-Charente. La famille déménagea ensuite à Rochefort-sur-Mer, où le père fut ouvrier civil à la base aérienne.

Au sein de cette famille chaleureuse et militante, Yvette Jamain apprit le sens de la collectivité et du partage. À l’âge de douze-treize ans, elle assista aux cours de civisme dispensés par la Bourse du Travail de Rochefort ; occasionnellement, elle y travailla comme monitrice à la garderie des pupilles.

Un accident l’obligea à interrompre sa scolarité avant le certificat d’études primaires. Elle entra en apprentissage de couture à l’âge de quatorze ans, puis travailla à l’usine « La Pyrotechnie » de Rochefort.

Ses trois frères aînés militèrent à la SFIC et à la CGT (voir André Jamain, Gilles Jamain, René Jamain. À son tour, elle adhéra aux Jeunesses communistes et à l’Union des jeunes filles de France.

En 1941, elle épousa un ami de ses frères, Maurice Chupin, peintre en bâtiment, communiste. Un enfant naquit en 1942.

Dès 1940, toute la famille était entrée en résistance dans un réseau local.
En décembre 1942, Maurice Chupin et un jeune frère d’Yvette, âgé de dix-huit ans, furent arrêtés par la Milice sur dénonciation. Ils passèrent un mois à la prison de Rochefort en détention, puis furent transférés à la prison de « La Pierre levée » à Poitiers. Ils furent fusillés à Biard (Vienne) le 3 septembre 1943.

Les trois frères aînés d’Yvette furent envoyés au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen. Un seul y survivra.
Yvette Chupin entra dans la clandestinité, après avoir confié son fils à ses beaux-parents. Elle devint agent de liaison du Front National, sous le pseudonyme de Claude René. Elle confectionna des tracts, participa à l’organisation et au ravitaillement des maquis dans les Landes, la Gironde, le Pays Basque. Elle resta ensuite dans le Sud-Ouest.

A la Libération en 1944, elle revint à Rochefort et travailla comme ouvrière dans plusieurs usines.
Elle était l’une des deux femmes faisant partie du Comité rochefortais de Résistance qui se transforma en municipalité de la fin août à la fin novembre 1944 et participa à la réorganisation du PCF en Charente-Maritime. Dès 1945, elle fut présidente du comité de Rochefort de l’UFF et secrétaire départementale.
Jusque dans les années 1970, elle milita activement au PC, comme responsable de cellule, au comité de section, au comité départemental, ne s’interrompant que pour effectuer des séjours en sanatorium en 1949-1950.

En 1963, elle entra à l’Hôpital de Rochefort comme aide-soignante et y termina sa vie professionnelle en 1980.
Bien qu’étant adhérente CGT, elle ne milita pas activement sur le terrain syndical. Elle préféra se consacrer à ses responsabilités politiques et associatives, à la FNDRP et à l’ARAC.

Yvette Chupin était adhérente de l’Amicale d’Oranienburg et de l’association des Familles de déportés. Elle participait fréquemment à des cérémonies de commémoration, en Allemagne et à Biard. Toutes les associations de résistants et de déportés étaient représentées à ses obsèques et son éloge funèbre fut prononcé par le colonel Ossant, président du comité de la
Société des membres de la Légion d’honneur de Rochefort-Fouras.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20004, notice CHUPIN Yvette [née JAMAIN Yvette] par Patricia Toucas, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 20 février 2021.

Par Patricia Toucas

Yvette Chupin
Yvette Chupin
photo de sa fausse carte d’identité au nom de Jeanne Alice Rivet

SOURCE : Témoignage recueilli par Patricia Toucas auprès d’Yvette Chupin. — Notes d’Alain Dalançon

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