GELBERGER Hermann, dit Henri

Par Jean-Claude Bellarbre, Marie-Christine Thouin, Lucette Audrerie

Né le 25 mars 1925 à Strasbourg (Bas-Rhin), exécuté sommairement le 16 février 1944.au moulin de la Papeterie de Beyssenac (Corrèze) ; réfractaire au STO dans un refuge de l’Armée secrète (AS).

Issu d’une famille israélite, Hermann Gelberger naquit le 25 mars 1925 à Strasbourg (Bas-Rhin). Il était le fils d’Adolphe et de Ida Schein née le 26 juin 1885 à Turla (Autriche). Il avait une sœur, Ruth, née le 3 juin 1936 à Vienne.
Il s’était réfugié en compagnie de son père à Lanouaille (Dordogne) à une date indéterminée, très probablement au lendemain de la déclaration de guerre qui a amené le gouvernement français à décider l’évacuation de la population alsacienne vivant dans une bande de terre de 5 à 8 kms de large sur la rive gauche du Rhin (soit environ 374.000 personnes originaires de 281 communes auxquelles il faut ajouter 50.000 personnes vivant en dehors et parties spontanément). À Lanouaille, H. Gelberger était « sans profession », son père était ouvrier peintre en bâtiment. H. Gelberger fut incorporé au GTE de Mauriac.
Il a gagné le refuge du moulin de la Papeterie à une date impossible à préciser ; d’après le texte de loi promulgué par Vichy le 1er février 1944, il était théoriquement assujetti au S.T.O comme « tous les Français mâles de 16 à 60 ans » ; en tant que Juif, il n’est pas étonnant qu’il ait choisi la clandestinité. Il faisait partie d’un groupe de 50 à 60 jeunes installés en ces lieux par Fernand Devaud et Raoul Audrerie, alias « Crapaud », responsables de l’A.S. Dordogne Nord.
Exécuté sommairement par les Allemands au moulin de la Papeterie de Beyssenac (Corrèze) lors du massacre dit du Pont-Lasveyras le 16 février 1944.en compagnie de 33 camarades, il fut inhumé au cimetière de Lanouaille dans un caveau prêté par une habitante de la localité, son père n’ayant pas les moyens de financer les obsèques. Sa dépouille mortelle a été transférée plus tard dans la nécropole nationale de Chasseneuil-sur-Bonnieure en Charente. Sa sépulture se trouve à l’intérieur du carré réservé aux Israélites.
Après la guerre, son père est revenu vivre à Strasbourg.



Voir Moulin de la Papeterie, commune de Beyssenac ; massacre dit du Pont Lasveyras (16 février 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200054, notice GELBERGER Hermann, dit Henri par Jean-Claude Bellarbre, Marie-Christine Thouin, Lucette Audrerie , version mise en ligne le 11 février 2018, dernière modification le 27 novembre 2020.

Par Jean-Claude Bellarbre, Marie-Christine Thouin, Lucette Audrerie

SOURCES : Acte de décès n° 37, mairie de Beyssenac,1944. — P.V de la gendarmerie de Lanouaille, 21 février 1944. — Archives Départementales de la Dordogne. — AFAV (coll.), Massacre au Pont-Lasveyras, 16 février 1944, les archives parlent, 2016. — AFAV, Massacre du Pont Lasveyras, 2011. — Catherine et François Schunk, D’Alsace en Périgord, histoire de l’évacuation 1939-1940, Ed. Alain Sutton, 2006. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Fanlac, 2003, p. 333-334.

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