ROBELIN Rémi, Thomas

Par Dominique Le Dortz, Dominique Tantin

Né le 4 octobre 1906 à Dijon (Côte-d’Or), torturé puis porté disparu le 19 août 1944 à Vichy (Allier) ; colonel de gendarmerie de la Garde de Vichy ; résistant affilié au réseau SSMF/T.R du colonel Paul Paillole des Services Spéciaux.

Rémi Robelin
Rémi Robelin
Crédit : MémorialGenWeb

Fils de Jean Baptiste Léon, commis des Postes, alors âgé de 31 ans, et de Marie Esther, employée des Postes, âgée de 31 ans également, Rémi Robelin épousa en premières noces Marcelle Élisabeth Berger à Épinal (Vosges) le 4 juillet 1929, décédée, puis Nelly Louise Henriette Durieux le 7 juin 1933 à Reims (Marne).
Sorti de Saint-Cyr (promotion 1925/1927), Rémi Robelin servit dans les tirailleurs algériens, puis intégra l’école des officiers de gendarmerie à Versailles en 1931. Sorti lieutenant, il choisit la Garde Républicaine. Blessé avec citation lors de la manifestation du 6 février 1934, promu capitaine en 1936, il intégra l’école supérieure de guerre. Officier au QG de la Ve armée en 1939-1940, il fut cité à l’ordre de l’Armée. En juillet 1940, il fut affecté dans l’Armée d’Armistice aux services spéciaux de renseignements (TR 113), pour la gendarmerie et la garde. Promu chef d’escadron en juin 1941, il fut détaché en 1941 au secrétariat général de la police à Vichy. Sous-directeur technique de la gendarmerie le 15 avril 1944, il accomplit des actions majeures dans la Résistance en liaison avec l’ORA et l’A.S. Il fut promu colonel en 1944.
Repéré par le commandement de la Milice et Darnand pour son inaction contre les maquis, il était surveillé par le S.D et l’Abwehr. Le 6 juin une opération prématurée de ralliement d’unités de la Garde entraina une vague d’arrestations. Convoqué le 6 juillet 1944 il fut victime d’un guet-apens tendu par la Gestapo. Transféré à Clermont-Ferrand puis à Chamalières où il fut torturé à la villa René, transféré à Vichy pour subir de nouvelles tortures, il aurait été étranglé par un SS dans sa cellule le 10 août 1944. Il a été porté disparu et son corps ne fut pas retrouvé (Mention de disparition officielle le 19 août 1944).
Citation à l’ordre de l’Armée : « Sous-Directeur de la Garde, est resté à son poste, à l’ordre du Général Verneau, chef de l’ORA. Grace à son action, plusieurs unités de la Garde ont pu coopérer d’une façon active à la libération du territoire. Arrêté par la Gestapo à la suite de son activité, le 6 juillet 1944, mis en cellule, il subit les tortures les plus atroces, resta muet, ne divulguant aucun des secrets qu’il connaissait. Est mort victime du devoir, faisant le sacrifice de sa vie pour contribuer à la libération de sa patrie. » Homologué FFC, FFI et DIR, colonel à titre posthume, il a été fait chevalier de la Légion d’Honneur, et reçut la Croix de guerre avec palme, la Croix du Combattant Volontaire de la Résistance, et la Médaille de la Résistance.
Son nom est inscrit à Ramatuelle (Var) sur le monument commémoratif des Services spéciaux. La caserne de Ferette (Haut-Rhin) est baptisée à son nom et une promotion de 1963 de l’EOGN à Melun l’a pris pour parrain.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200096, notice ROBELIN Rémi, Thomas par Dominique Le Dortz, Dominique Tantin, version mise en ligne le 12 février 2018, dernière modification le 22 février 2022.

Par Dominique Le Dortz, Dominique Tantin

Rémi Robelin
Rémi Robelin
Crédit : MémorialGenWeb

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 733075, dossier victime pour Rémi Robelin (nc). — SHD Vincennes, GR 16 P 513826, dossier Rémi Robelin (nc). — Notice biographique du bulletin de l’AASSDN (Service Spéciaux - fonds privés du Colonel Paul Paillole). — Pierre Accoce, Les gendarmes dans la Résistance, Paris, Presses de la Cité, 2001. — Photo : Gendarmes du refus au combat de la libération SHD, Bernard Mouraz. — Acte de naissance communiqué par Henri Ferréol Billy (avril 2021).

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