GILBERT Henri, Victor

Par Annie Pennetier

Né le 28 septembre 1888 à Gentilly (Seine, Val-de-Marne), exécuté sommairement par un Waffen-SS, le 22 août 1944 à Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) ; maire adjoint de la commune.

Fils de Louis Victor Gilbert et de Eugénie Bagary, bouchers, Henri Gilbert s’était marié le 30 janvier 1919 à Neuilly-sur-Seine (Seine, Hauts-de-Seine) avec Marguerite Beaucarme. Domicilié rue Henri Magnier à Ablon, il était le premier adjoint de Monsieur Aimé Dron, maire de Villeneuve-le-Roi (1939-1944), et chef de la défense passive.
Le 22 août 1944 au matin, des soldats allemands mirent le feu dans le dépôt d’huile stocké dans les tunnels de Villeneuve-le-Roi et d’Ablon où se trouvaient également des wagons d’essence et de munitions. Un groupe de résistants intervint pour séparer les foyers d’incendie des wagons dangereux.Alors que le collaborateur des Allemands, Daniel Gloaguen, bien connu dans la commune, était venu les espionner,les résistants tentèrent de le tuer. Blessé, il fit le mort et Henri Gilbert déclara : « Une belle crapule de moins dans la commune ». Il réussit à s’échapper et se fit soigner à la Kommandantur d’Athis-Mons où la formation allemande L 49384 cantonnait à La Ferme.En représailles, les autorités allemandes procédèrent à l’arrestation du maire et au rassemblement du personnel de la mairie, des gendarmes et des pompiers comme otages. L’informateur des Allemands désigna alors Henri Gilbert arrivé en side-car, qui essaya de s’expliquer avec Gloagen mais qui fut tué par un sous-officier allemand, à bout portant de cinq balles de mitraillette dans l’abdomen à 21h10, sur le trottoir, face au domicile du maire, au 31 rue Paul Doumer à Villeneuve-le-Roi.Il venait de crier : « Ah, les vaches ! ».

Ce collaborateur avait dressé une liste d’otages à exécuter le lendemain matin avant dix heures, comprenant principalement deux gendarmes et deux officiers de sapeurs-pompiers. Le maréchal des logis-chef de gendarmerie Carrier se proposa comme otage en remplacement de ses deux subordonnés qu’il fit évacuer de la caserne pendant la nuit. Heureusement, devant l’avancée des troupes alliées, la formation militaire allemande quitta Athis-Mons le lendemain matin à 4 heures avec le collaborateur et sa famille qui ne furent pas retrouvés.

En novembre 1947, l’enquête sur les crimes de guerre permit de recueillir de nombreux témoignages, et d’identifier l’assassin, un Waffen SS balafré et roux de Fribourg qui avait été en poste à la Kommandantur de Corbeil.

À Villeneuve-le-Roi, une rue et dans celle-ci, une stèle commémorative avec une statue de son buste honore le souvenir d’Henri Gilbert.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200155, notice GILBERT Henri, Victor par Annie Pennetier, version mise en ligne le 20 février 2018, dernière modification le 24 février 2022.

Par Annie Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. des Yvelines, 1604W , dossier communiqué par Fabrice Bourrée, AERI. — MémorialGenWeb. — État civil en ligne cote 1MI 2130 1, vue 150.

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