DECHEZELLES Emmanuel, Martin dit Tourangeau [Dictionnaire des anarchistes]

Dechezelles venait de Paris d’où il avait été l’objet de renseignements demandés par la Préfecture, aux fins de s’assurer s’il trouverait un emploi à Saint-Denis de Sig (Algérie) et s’il était digne d’un transport gratuit.
Arrivé à Saint-Denis de Sig le 1er juin 1892 chez M . Grivel, minotier, il fut embauché comme comptable.
Précédemment il habitait chez son père, instituteur à Mocta Douz (Algérie), décédé en 1891, avec lequel il ne vivait pas toujours en bonne intelligence. Pendant son séjour dans cette localité il aurait eu une affaire avec le facteur boîtier de Bou Henni (Algérie) qu’il aurait frappé nuitamment.
Il était peu assidu à son travail, en ce sens qu’il adressait fréquemment à M. Grivel des demandes de congé sous prétexte d’indisposition. Congés passés en parties de plaisir.
Dechezelles avait une nature exaltée, grand parleur. Il s’adonnait à la boisson et, en état d’ébriété se livrait à des intempérances de langage .
Dechezelles fut renvoyés devant la cour d’assises d’Oran, pour avoir tenté de détruire, en compagnie de Meisterkanns, dans la nuit du 12 au 13 septembre 1893, à l’aide de l’explosion d’une cartouche de dynamite, l’église de St Denis du Sig. L’explosion occasionna des dégâts importants.
Le 20 mars 1894, ils furent déclarés non coupables par le jury, de l’accusation portée contre eux.
Les jurés d’Oran ne voulurent voir dans l’acte reproché à Dechezelles et Meisterkanns qu’une « gaminerie » » qu’excusait les libations faites par les deux accusés pendant la soirée de l’attentat.
Dechezelles et Meisterkanns furent déférés au tribunal correctionnel, pour détention de dynamite, par application des articles 8 de la loi du 8 mars 1875, 12 et 13 du décret du 28 octobre 1882.
Dechezelles se trouvait sur une liste des anarchistes établie au 13 novembre 1893.