BOUVRET René, Charles [Pseudonyme dans la résistance Opel, Chinois et Martial]

Par Jean-Pierre Ravery

Né le 26 novembre 1920 à Gray (Haute-Saône), suicidé le 4 janvier 1944 à Hauteville-Lompnes (Ain), dessinateur industriel ; résistant, opérateur-radio du BCRA, compagnon de la Libération.

René Bouvret obtint son diplôme de dessinateur industriel en 1938 à l’École nationale professionnelle d’Épinal. Après un stage d’un an dans une usine de Pont -à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), il devança l’appel en août 1939 et s’engagea pour trois ans dans l’Armée de l’air. Promu caporal-chef et breveté radiotélégraphiste en avril 1940 à l’École de l’Air de Rochefort (Charente-Maritime), puis radionavigant en juin 1940 à l’école de Saint-Jean d’Angély-Fontenet (Charente-Maritime), il fut affecté après la défaite au fort Saint-Jean de Lyon (Rhône).

Démobilisé en août 1942, René Bouvret rejoignit la résistance après l’invasion de la Zone sud. Il devint chef opérateur du service radio fondé par Jean Moulin (la « WT » pour Wireless Transmissions) et des services d’atterrissages et de parachutages du BCRA dans les départements du Gard, du Rhône et de l’Ain. Après l’arrestation du chef de la WT, André Montaut en juillet 1943, il se retrouva momentanément isolé mais il reprit rapidement du service. Fin 1943, il opéra entre Ambérieu (Ain), Chambéry (Savoie) et Culoz (Ain) et travailla en liaison avec les maquis de l’Ain.

Le 4 janvier 1944, alors qu’il émettait depuis la maison de son adjoint, Henri Chapuis, à Hauteville (Ain), il fut repéré et cerné par la police allemande. Il eut le temps de prévenir Londres puis de détruire son poste avant d’ouvrir le feu sur les assaillants. Après une brève fusillade, il se tira une balle dans la tête pour ne pas être pris vivant.

D’abord enterré au cimetière d’Hauteville, il fut réinhumé après guerre dans le carré militaire du cimetière de parisien de Thiais (Val de Marne), 17e division.

Dès le 4 mai 1944, le général de Gaulle avait signé un décret le faisant Compagnon de la Libération. La Légion d’Honneur lui fut attribuée à titre posthume, ainsi que la Croix de Guerre avec palme et la Médaille de la Résistance avec rosette. Il fut également homologué au grade de lieutenant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200247, notice BOUVRET René, Charles [Pseudonyme dans la résistance Opel, Chinois et Martial] par Jean-Pierre Ravery, version mise en ligne le 20 février 2018, dernière modification le 29 décembre 2018.

Par Jean-Pierre Ravery

Tombe de René Bouvret à Thiais
L’inscription ne signale pas la mention Compagnon de la Libération

SOURCES : Jean-Louis Perquin, Les opérateurs radio clandestins, éd. Histoire et Collections, 2011.— www.ordredelaliberation.fr.— www.maquisdelain.org .

ICONOGRAPHIE : www.ordredelaliberation.fr

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