WOZNIAK Aron David

Par Bernard Reviriego

Né le 16 décembre 1886 à Burzenin (Pologne), massacré le 7 août 1944 à Bergerac (Dordogne) ; polonais ; tisserand ; victime civile d’origine juive.

Aron David Wozniak était le fils de Szmul Wozniak et de Chaïa Lenczycka. Il avait comme épouse Baila Borkowska avec qui il était domicilié à Bergerac (Dordogne), 6 place Bellegarde.

Le 7 août 1944, vers 21 h, un groupe de soldats allemands conduisirent deux hommes assez âgés, les mains attachées derrière le dos, le long de la voie ferrée, au lieu-dit Le Bout des Vergnes, puis les firent descendre sur le remblai et les abattirent à coups de mitraillettes. Ils les enterrèrent l’un sur l’autre dans une fosse d’environ 50 cm de profondeur. Il devait s’agir d’Aron Wozniak et de Jean Blondel, maire de Saint-André-et-Appelle (Gironde). Le lendemain, 8 août, les mêmes soldats allemands conduisirent deux autres personnes plus jeunes au même endroit et les exécutèrent et enterrèrent de la même façon. Ils s’acharnèrent sur leurs corps à coups de mitraillettes. Ces deux dernières victimes étaient René Versanne et Thomas Fernandez, demeurant à Couze-Saint-Front (Dordogne). Versanne et Fernandez auraient été faits prisonniers dans la région de Monbazillac, Blondel aurait été pris comme Résistant et Wosniak aurait été fusillé parce que juif.

Le procès-verbal de gendarmerie qui évoque ces exécutions indique dans l’objet du PV qu’il s’agissait de la « fusillade de quatre Français des FFI à Bergerac » puis, plus loin, que Wozniak aurait été « fusillé comme juif polonais, sans motif bien déterminé ». Selon le témoignage du propriétaire du parc situé au Bout des Vergnes, celui-ci avait été réquisitionné la veille, le 6 août, par les Allemands qui y installèrent un détachement hippomobile d’environ 200 hommes. Le témoin ajouta qu’il avait entendu dire qu’il s’agissait d’un détachement de cosaques encadrés par des officiers allemands. L’unité qui avait stationné dans le parc cité avait oublié deux enveloppes retrouvées sur les lieux lors de l’enquête. L’une, postée à Berlin le 27 juin 1944 était au nom de Edwin Schvarz (sic), l’autre portait la mention : Marsch Kompanie Gren. Ers. Bt 1. 7, Schweinitz. L’unité qui avait sévi était probablement composée de Cosaques du 360e régiment de Grenadiers, très active en Bergeracois en août 1944 et dépendant du General-major Arndt puis de l’Oberstleutnant Ewert von Renteln.

Le nom d’Aron Wozniak et celui des trois autres victimes figurent sur la stèle commémorative érigée sur les lieux, à Le bout des vergnes, à côté du 17 rue Paul Bousquet.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200385, notice WOZNIAK Aron David par Bernard Reviriego, version mise en ligne le 25 février 2018, dernière modification le 26 juillet 2021.

Par Bernard Reviriego

SOURCES : Registre d’état civil de Bergerac.— Arch. dép. Dordogne, 1573 W 6 ; 1 W 1809 – procès-verbal.— Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, p. 498.—
Arbre généalogique de la sœur de Aron Wozniak : https://www.geni.com/people/Tauba-Markowicz/

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