SCHIMCHELEVITZ Fernand

Par Michel Thébault

Né le 29 juin 1912 à Paris XIIe arr. (Seine), mort en action le 13 août 1944 à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne) ; cheminot, gare de Choisy-le-Roi ; résistant maquis AS de la Vienne.

Fernand Schimchelevitz était le fils d’Elie Schimchelevitz âgé de 26 ans à sa naissance et d’Eva Gold âgée de 25 ans, tailleurs, domiciliés rue Crozatier à Paris. Il se maria le 7 septembre 1932, à l’âge de 20 ans à Mauprévoir (Vienne) avec Madeleine, Julienne Bénéteau. Ils eurent un enfant. Fernand Schimchelevitz était à la veille de la guerre facteur aux écritures au Service de l’Exploitation SNCF en gare de Choisy-le-Roi (Seine, aujourd’hui Val-de-Marne) où il habitait 26 rue Clemenceau.
Se sentant menacé en région parisienne, vraisemblablement en raison de ses origines juives, il vint se réfugier à une date inconnue sans doute à Mauprévoir dans le département de la Vienne, commune originaire de son épouse et où étaient domiciliés ses beaux-parents. De plus Mauprévoir se trouvait sur la ligne de démarcation et pour la plus grande partie de la commune en zone libre. Il s’engagea dans la Résistance rejoignant le maquis de Charroux, sur la commune voisine de Mauprévoir, maquis rattaché au secteur D de l’AS (commandant Blondel). Un maquis voisin (D3) installé dans le secteur de Joussé (Vienne) fut à l’initiative de l’attaque, le 13 août 1944, de la garnison allemande du haras de Champagné-Saint-Hilaire maquis auquel celui de Charroux prêta son appui. En effet, en août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest s’était dégradée brutalement et l’Etat-major allemand, en prévision d’un repli devenu prévisible (l’ordre de repli général fut donné le 19 août aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest) avait ordonné l’évacuation des petites garnisons du sud du département de la Vienne et leur regroupement sur les grands axes de circulation. La préparation du retrait de la garnison installée au haras de Champagné-Saint-Hilaire n’échappa pas à la Résistance. Mais l’attaque se trouva confrontée à une très forte résistance de la garnison allemande, dégagée dans la journée par des renforts venus de Poitiers. Selon Louis Vibrac (op. cit.) qui a mené une enquête auprès des témoins et survivants du combat, Fernand Schimchelevitz fut tué dans les premiers, vers 10 heures au début du combat, dans le chemin descendant de Bretagne vers la villa où étaient retranchées les troupes allemandes. Selon le récit de Louis Vibrac : « Il n’aurait jamais dû être là car il faisait partie du groupe de Charroux, affecté sur la route de Gençay. Mais au petit matin, alors qu’il est avec Audoin sur la place de Champagné, il dit : « Je vais aller voir les gars de Joussé, ils me semblent assez inexpérimentés. Je les renforcerai si nécessaire ! ». Cela tendrait à prouver, ce qui est vraisemblable au vu de sa classe d’âge qu’il avait fait son service militaire et sans doute même participé à la campagne de 1939 – 1940.
Son corps fut transféré après la guerre dans le carré militaire du cimetière de Choisy-le-Roi. Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument installé après la guerre (13 noms) sur le lieu de l’affrontement pour commémorer la mémoire des résistants morts au combat. Il est également inscrit dans la gare de Choisy-le-Roi sur une plaque dédiée aux cheminots morts pendant la Seconde guerre mondiale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200485, notice SCHIMCHELEVITZ Fernand par Michel Thébault, version mise en ligne le 28 février 2018, dernière modification le 8 décembre 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : Thomas Fontaine (sous la direction de…), Cheminots victimes de la répression 1940-44, Paris, Perrin/SNCF, 2017 — Louis Vibrac. Ce fut la guerre à Champagné-Saint-Hilaire. Geste Éditions 2012 — Article de Louis Vibrac dans le bulletin municipal de Champagné-Saint-Hilairesite VRID (Vienne-Résistance-Internement-Déportation). Durs combats aux haras de Champagné-Saint-Hilaire — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil de Paris.

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