FOURRÉ Christian, Pierre, Raymond

Par Joël Drogland

Né le 20 décembre 1923 à Argentan (Orne), blessé mortellement le 18 août 1944 dans son véhicule par un avion allié près de Saint-Valérien (Yonne) ; maquisard FFC (réseau Jean-Marie Buckmaster).

Monument de Paron
Monument de Paron

Christian Fourré était un maquisard du maquis Kléber. Il s’agit de l’un des maquis implantés dans le département de l’Yonne par le réseau Jean-Marie Buckmaster. Il avait été créé par Moïse Flottet dont le pseudonyme était « Kléber » et à propos duquel nos renseignements sont bien minces. Le premier noyau du maquis s’installa à la mi-juin 1944 dans le bois de Bruneau, sur la commune de Villebougis, au nord-ouest de Sens (Yonne). Le 26 juillet 1944 le maquis, alors fort d’une trentaine d’hommes, reçut un important parachutage réceptionné sur le terrain des Barilliers. Les maquisards étaient bien armés et bien équipés : uniformes anglais, fusils-mitrailleurs et mitraillettes, fusils anglais et canadiens. Ils disposaient d’un poste émetteur-récepteur qui leur assurait une liaison directe avec l’état-major interallié. Les maquisards pratiquèrent plusieurs sabotages routiers et ferroviaires, principalement sur la voie ferrée secondaire qui reliait Sens à Saint-Valérien.

Le 18 août 1944, Christian Fourré circulait en traction avec quatre autres maquisards, route de Fouchères, près de Saint-Valérien (Yonne), à proximité du maquis. Les avant-gardes de la IIIe Armée américaine étaient attendues d’un jour à l’autre. Ils étaient armés et porteurs de grenades. Des troupes ennemies en retraite circulaient sur les routes (c’est le jour où la compagnie FTP Paul Bert eut deux accrochages meurtriers à Véron et Passy, à quelques kilomètres seulement). Un avion allié surveillait ces éléments de la Wehrmacht en déroute. Voyant la voiture des maquisards, il crut avoir affaire à des Allemands et la mitrailla à basse altitude. Les grenades des maquisards éclatèrent. Léon Schock, Louis Pirio et Albert Laudinet furent tués sur le coup. Christian Fourré, grièvement blessé, ainsi que Roger Maucolot, fut transporté à l’hôpital de Sens où il succomba de ses blessures.

Le nom de Christian Fourré figure sur le monument commémoratif 1939-1945 de Paron, sur le monument aux morts de Joigny et sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. « Mort pour la France » (AC 21 P 186740).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200541, notice FOURRÉ Christian, Pierre, Raymond par Joël Drogland, version mise en ligne le 2 mars 2018, dernière modification le 28 février 2022.

Par Joël Drogland

Monument de Paron
Monument de Paron

SOURCES : Joël Drogland, Histoire de la Résistance sénonaise, Auxerre, ARORY, 2e édition 1998. — CDrom La Résistance dans l’Yonne, ARORY-AERI, 2004 (Joël Drogland, notice Maquis Kléber). — Robert Bailly, Si la Résistance m’était contée…, Clamecy, Éd. ANACR-Yonne, 1990. — Roger Colson, Le réseau Jean-Marie au combat, Montrouge, France-Empire, 1982. — Maquis en Gâtinais, AHVOL, Sens, 1994. — Mémorial GenWeb.

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