MAISONNIER Marcel, Henri

Par Michel Thébault

Né le 6 juin 1894 à Adriers (Vienne), massacré en représailles le 4 août 1944 au Vigeant (Vienne) ; retraité de l’Armée ; victime civile.

Marcel Maisonnier était le fils d’Ernest Maisonnier domestique à Poitiers et de Marie Bujot, âgée de 29 ans à sa naissance, cuisinière chez M. Pierre Plat, propriétaire à Adriers. Il apprit le métier de maréchal-ferrant mais choisit en 1912 de s’engager dans l’Armée. Il débuta ainsi une longue carrière militaire qui devait durer jusqu’en 1934. Engagé au 4ème Régiment de Chasseurs d’Afrique, il y fut nommé brigadier en décembre 1913. Le 2 août 1914, il partit pour la guerre avec son régiment, affecté en Lorraine. Il fut blessé le 31 août 1914 à Rambervillers (Vosges) au nord d’Épinal, lors des violents et sanglants combats qui virent l’armée française tenter de percer le front de Lorraine. Blessé par éclat d’obus, il fut cité à l’ordre du régiment. De retour au front le 11 avril 1915, il fut envoyé en Orient en novembre 1915 et nommé maréchal des Logis en juillet 1916. Rentré en France en juillet 1919, il épousa à Adriers le 4 septembre 1919 Julienne, Édith David. De 1921 à 1928, il fut à nouveau affecté (en mars 1921) au 1er Régiment de cavalerie du Levant, puis dans des groupes d’aviation en Tunisie, et au Levant à nouveau (Beyrouth). Nommé adjudant en octobre 1923 puis adjudant-chef en janvier 1927, il fut cité à l’ordre de la division lors des opérations militaires en Syrie et Cilicie et reçut la Médaille militaire. Rentré en France pour raisons médicales, il fut affecté au service d’intendance de plusieurs bases aériennes avant de prendre sa retraite militaire au Vigeant en novembre 1934. Il fut rappelé sous les drapeaux en septembre 1939, affecté à la compagnie de renforcement du dépôt d’infanterie 92 puis en avril 1940 au dépôt d’infanterie 91 à Angers (Maine-et-Loire). Il fut démobilisé définitivement fin juin 1940.
En 1944, il était toujours domicilié au bourg du Vigeant et fut victime le 4 août 1944 du massacre perpétré par les forces allemandes de répression contre les maquis et en représailles contre la population du village. Le 4 août, en effet, se déroula dans le nord de la Charente et le sud de la Vienne, une opération de répression menée par une colonne allemande (Section rapide 608, issue du bataillon de réserve de la 17ème division SS Götz von Berlichingen, et Feldgendarmerie Trupp B motorisée 687). Partie de Charente le 3 août, elle se heurta à des groupes de maquisards et procéda dans la journée du 4 août à des séries d’exactions, d’exécutions sommaires et de massacres entre Charroux, Le Vigeant et Persac. Marcel Maisonnier, après avoir été réquisitionné par les Allemands pour s’occuper des blessés, fut fusillé vers 17 heures, avant leur départ, avec André Tessier au lieu-dit Serres, dans le bourg du Vigeant.Son corps fut inhumé dans le cimetière communal du Vigeant.
Son nom est inscrit sur la plaque commémorative, face au cimetière, dédiée aux « Résistants et victimes civiles du 4 août 1944 ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200652, notice MAISONNIER Marcel, Henri par Michel Thébault, version mise en ligne le 6 mars 2018, dernière modification le 29 janvier 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Vienne (État civil en ligne, registre matricule) — Site de la mairie du Vigeant Le 4 août 1944 — État civil, mairie du Vigeant (acte de décès registre 1944, n° 21) — mémorial genweb.

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