ORHANT Louis, Casimir

Né en septembre 1935 sans doute à Rueil (Seine-et-Oise) ; ouvrier ; déserteur pendant la guerre d’Algérie ;

Louis Orhant aimait raconter qu"’n septembre 1935, son père ouvrier et communiste était tout fier d’annoncer à son piquet de grève qu’après avoir eu cinq filles, il avait enfin un garçon. Le récit ne dit pas où se situait la scène. Sans doute à Rueil.
L’exode l’envoya dans le Jura. retour à Rueil à la Libération.
Militant de l’UJRF, il participa avec ses amis communistes à la création de la Maison des jeunes et de la culture dont Armand Ajzenberg. Il participa aux festival de la jeunesse de Berlin puis de Bucarest. Il est de toutes les mobilisations, contre la guerre d’Indochine, pour le soutien à l’Abbé Pierre, pour l’appel de Stockholm et contre la guerre d’Algérie.
Il va lui même en touriste en Algérie : "Je ne verrais pas grand chose, si ! l’extrême misère des uns, le confort, voire l’opulence des autres. De toute façon ma décision est prise, je n’irai pas combattre mes frères algériens. Leur combat est juste".
Il déserta du convoi en partance pour Marseille, contre l’avis du PCF il refusa d’embarquer. Il fut incarcéré pour 15 jours ; à un nouvel avis d’embarquer, il réussit à se défiler et gagna la Suisse. C’est à Yverdon que durant l’année 1959 avec notamment Jacques Berthelet*, il assura l’accueil des déserteurs français. En janvier 1960, tous deux furent expulsés sur l’Allemagne fédérale ; ils maintient les contacts avec les réseaux et le groupe Jeune Résistance. Entré en France à la fin de 1960, Louis Orhant fut arrêté en janvier 1961 avec Pierre Hespel, et envoyé devant le tribunal militaire. Pendant le délibéré, il réussit à échapper à la garde des gendarmes pour retourner en clandestinité ; il n’entendra pas le verdict qui le condamne à 18 mois de prison. Clandesnité provisoire, car il fut à nouveau arrêté.
Lui-même écrit modestement : "Arrêté à Paris, je vais me payer deux ans d’Université de Fresnes plage, puis quinze mois d’armée."
Il fut ensuite responble de travaux à la clinique de La Borde, haut lieu de la psychothérapie institutionnelle. Il en garda un souvenir fort : "Tout se discute, se confronte dans une mobilisation permanente du personnel et parfois des pensionnaires. Pour nolus, manuels, au départ ion ne comprend pas grand chosse aux thèses de la psychothérapie institutionnelle.
En mai 1968, il anima un club de jeune à Blois et avec ses copains s’offrit "un petit tour sur les barriades à Paris, histoire de se ramasser une bonne dégelée de coups de crosses et de matraques. Haut fait révolutionnaire ! "
Avec sa nouvelle compagne Evelyne (son couple avec sa première femme, Nicole n’avait pas résisté) ils vivent en communauté à Gourgas dans les Cévennes, "haut lieu de rencontre des marginaux, gauchos, contestataires de tout poil. Lieu de joie et de liberté aussi pour nos enfants. La DASS et la Justice leur confia des jeunes et des enfants en "difficulté".
Retraité migrateur, il partagea sa vie entre La Faurie, à côté de Pamiers (Ariège) et les Antilles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200679, notice ORHANT Louis, Casimir, version mise en ligne le 24 avril 2018, dernière modification le 24 avril 2018.

SOURCES : Notice du Dictionnaire Algérie par
René Gallissot . — "Histoires rueilloises", récits recueillis pas Renée et Jacques Jenny en 2013.— J.-L. Einaudi, Franc-tireur. Georges Mattéi, de la guerre d’Algérie à la guérilla. Éditions du Sextant et Danger public, Paris, 2004. — J. Charby, Les porteurs d’espoir. Les réseaux de soutien au FLN pendant la guerre d’Algérie : les acteurs parlent. La Découverte, Paris, 2004.

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