PEYRAMAURE Henri

Par Jean-Claude Bellarbre, Marie-Christine Thouin, Lucette Audrerie

Né le 24 avril 1924 à Lanouaille (Dordogne), exécuté sommairement le 16 février 1944 au moulin de la Papeterie de Beyssenac (Corrèze) le 16 février 1944 ; réfractaire au S.T.O dans un refuge de l’Armée secrète (AS).

Henri Peyramaure
Henri Peyramaure
Crédit : AFAV

Henri Peyramaure était l’aîné d’une fratrie de trois garçons. Son père était négociant en grains et entrepreneur de battages, sa mère femme au foyer. La famille Peyramaure était alors considérée comme faisant partie des « notables » de la région. Il a fréquenté l’école primaire de la localité jusqu’à l’obtention du Certificat d ’Etudes et ensuite poursuivit sa scolarité sur les bancs de l’E.P.S. d’Excideuil (Dordogne) jusqu’au brevet élémentaire avant de rejoindre l’entreprise familiale pour travailler avec son père et son grand-père.
Le 4 septembre 1943, une batteuse de l’entreprise Peyramaure fut incendiée par un groupe se réclamant de l’A.S. après avoir été conduite suffisamment à l’écart des bâtiments pour que ceux-ci ne soient pas touchés ; le 4 février suivant, un groupe armé d’une quinzaine de personnes se réclamant également de l’A.S. vint enlever
1 000 kg de haricots secs collectés pour le Ravitaillement Général.
Il faisait partie d’un groupe de 50 à 60 jeunes installés en ces lieux courant janvier 1944 par Fernand Devaud et Raoul Audrerie, alias « Crapaud », responsables de l’A.S. Dordogne Nord. Henri Peyramaure rejoignit le refuge du moulin de la Papeterie début février 1944 semble-t-il. Parmi les raisons probables de ce choix, la volonté d’échapper au S.T.O puisque les natifs de 1924 étaient concernés par la nouvelle loi promulguée par Vichy le 1er février et qu’ils avaient été recensés par les municipalités à partir du 24 janvier ; peut-être également la volonté de rejoindre ses camarades d’école, de l’équipe de football de Lanouaille ou de la troupe théâtrale animée par le curé de la localité. Par ailleurs, un camion de l’entreprise familiale a été utilisé à plusieurs reprises pour transporter des marchandises jusqu’au hameau du Pont-Lasveyras, d’où elles étaient acheminées ensuite vers le moulin de la Papeterie. Il est à noter également que le jeune homme n’était pas présent en permanence au refuge, puisqu’il figure sur plusieurs photos datées précisément du 13 février, prises au domicile d’une de ses cousines à l’occasion d’un repas de famille.
Il fut exécuté sommairement par les Allemands avec 33 de ses camarades le 16 février et son cadavre fut retrouvé immergé en bordure de l’Auvézère trois semaines plus tard. Le jour de ses obsèques à Lanouaille, d’après le témoignage de sa cousine Josette Borie, un détachement de soldats allemands posté devant le domicile familial fit un salut militaire lors de la sortie du cercueil. Les autorités avaient décrété que seules cinq personnes de la famille pourraient assister à la cérémonie.
Henri Peyramaure a été déclaré Mort pour la France ; il est titulaire à titre posthume de la Croix de guerre avec palme, de la Médaille de la Résistance et de la carte de Combattant volontaire de la Résistance (10 juin 1958, n° 018847).



Voir Moulin de la Papeterie, commune de Beyssenac ; massacre dit du Pont Lasveyras (16 février 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200701, notice PEYRAMAURE Henri par Jean-Claude Bellarbre, Marie-Christine Thouin, Lucette Audrerie , version mise en ligne le 8 mars 2018, dernière modification le 23 mars 2018.

Par Jean-Claude Bellarbre, Marie-Christine Thouin, Lucette Audrerie

Henri Peyramaure
Henri Peyramaure
Crédit : AFAV

SOURCES : Archives privées de la famille Borie. — Acte de décès n° 16 de la mairie de Beyssenac, 1944. — P.V de la gendarmerie de Lanouaille (Dordogne), 21 février 1944. — Archives Départementales de la Dordogne. — AFAV (coll.), Massacre au Pont-Lasveyras, 16 février 1944, les archives parlent, 2016, 266 p. — AFAV, Massacre du Pont Lasveyras, DVD, 2011.

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