Par Hélène Facy
Né le 13 septembre 1922 à Paris, mort le 27 octobre 2011 à Rueil-Malmaison (Seine, Hauts-de-Seine) ; militant communiste ; militant de la Main d’œuvre immigrée (MOI) ; membre du Front national.
Bien que né à Paris, dans une famille juive polonaise immigrée avant la Première guerre mondiale, sa langue maternelle était le yiddish, et il n’apprit le français qu’en entrant à l’école. Il habitait avec sa famille à Paris, dans le quartier de Belleville. Son père était tailleur et avait installé à domicile un atelier de confection pour hommes, où il réalisait essentiellement des costumes. Pierre aurait voulu être enseignant en mathématiques mais les nécessités économiques en ont décidé autrement : il a dû commencer à travailler avec son père dans son atelier de confection dès l’âge de quatorze ans, tout de suite après l’obtention de son certificat d’études. Son père, comme lui par la suite, lisait la Presse Nouvelle.
Il s’était engagé très tôt en politique, au Parti communiste français alors que son frère et le reste de la famille était plutôt attirés par le Parti socialiste et le Bund. Il entra naturellement en Résistance dès le début de la guerre (en 1940 il avait seulement 18 ans). Poussé par son père et aidé par un réseau d’amis de ses parents il passa en zone sud et arriva jusqu’à Lyon (Rhône).
Membre du Front National, Pierre Gluckstein était détaché en juillet 1942 auprès du secteur juif de la MOI de la région lyonnaise. Il fut alors en contact avec Julien Zerman, Roland Tartakowsky, Robert Bourstin…Par la suite, il participa à la direction de l’Union de la jeunesse juive. Il organisa et apporta son aide pour les lancers de tracts du haut des grands magasins et sur les marchés, ainsi que dans les boites aux lettres. Par ailleurs, il colla des affiches sur les murs et dans les lieux publics, fit du recrutement parmi la jeunesse, prit la parole à la sortie des usines, attaqua et désarma des soldats et officiers allemands. Il prit part à la l’organisation de la manifestation du 14 juillet 1943 dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon.
A partir du mois d’octobre 1943, muté, il a été nommé interrégional MOI pour toute la jeunesse immigrée du Rhône et de la Loire, il quitta son travail au sein de Fibre-et-Mica, usine où il était requis par le STO depuis le 10 avril 1943, et agit dans la clandestinité complète. De par sa responsabilité d’inter-MOI, il impulsa et coordonna l’action entre les différents groupes de nationalités. Il participa à la libération de Villeurbanne et à celle de Lyon.
Par Hélène Facy
SOURCE : Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Éd. BGA Permezel.