MATUSZEWICZ Fajga (Félice) [épouse WEINSTEIN], dite Louise, Félice, Suzanne Agnan

Par Hélène Facy

Née le 27 mars 1923 à Laskarzew région de Mazovie (Pologne), morte le 6 août 2015 ; employée ; résistante de l’Union des Jeunes Juifs (UJJ), et de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE).

Fajga Matuszewicz
Fajga Matuszewicz

Fajga Matuszewicz arriva en France avec sa famille, à l’âge de huit ans. En raison de la crise économique, son père, Alter, tailleur sur mesure, ne parvenait plus à trouver d’emploi en Pologne et avait décidé de partir pour la France en 1930. C’est un « progressiste » qui lisait des journaux proches du parti communiste (dont la Naïe Presse). Parti seul d’abord, il fit venir sa famille en octobre 1931.
La famille s’installa donc à Nancy, puis à Roanne (Rhône), où Fajga fréquenta le local de la communauté juive avec sa sœur Rywka. Elles y participèrent aux discussions politiques, et là aussi qu’elles rencontrèrent Jacques Kott et Jacques Ravine.
Elles décidèrent de s’engager à partir du mois d’avril 1942 au sein d’un groupe de jeunes résistants juifs rattaché au Front National. À l’aide d’une petite imprimerie pour enfants elle confectionna des papillons appelant à la Résistance que le groupe va coller dans la ville. En même temps, elle continua à travailler à l’usine France-Rayonne, comme secrétaire.
Suite à l’occupation de la zone sud, elle dût quitter Roanne en mars 1943, sous l’identité de Suzanne Agnan. Avec des camarades roannais, elle rejoignit à Lyon, les groupes de combat de l’UJRE (Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide) et adopte le pseudonyme de Louise.
Du mois d’avril 1943 au mois d’août 1944, elle prenait part à des actions diverses, notamment à des distributions de tracts dans des boîtes à lettres, à des lancers de tracts dans des tramways et à la sortie des usines, à des inscriptions de mots d’ordre sur des murs, à des collages d’affichettes, à la destruction de matériel de propagande du régime de Vichy ou des forces d’Occupation.
Elle continua malgré tout à travailler « normalement », d’abord chez un expert-comptable, puis dans une entreprise de travaux publics où elle remplaça « Christiane » Wolmarck devenue permanente. Dans la journée, elle distribua des tracts dans les boîtes à lettres des immeubles. À la nuit tombée, elle inscrivit des mots d’ordre à la peinture, lacéra des affiches de propagande vichystes ou allemandes, colla des affichettes, et lança des tracts dans les tramways et à la sortie des grosses entreprises telles que SOMUA, SIGMA, CEM…. Le dimanche, elle participa au recrutement des jeunes pour le mouvement, dans le quartier des Terreaux, ou sur les plages de la Saône.
Sa qualification de secrétaire la désigna pour s’occuper d’une imprimerie clandestine, bientôt installée dans son appartement au mois d’octobre 1943, machine à écrire, ronéo plate et Gestetner ont été apportées. Elle tapa les stencils et grâce à la ronéo plate, silencieuse, elle pouvait même travailler la nuit. Puis, à partir d’avril 1944 jusqu’à la libération de Lyon, elle était agent de liaison. Elle transmettait des instructions, des textes à imprimer et à diffuser, fournissait des faux papiers et faisait passer des comptes rendus d’actions.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200775, notice MATUSZEWICZ Fajga (Félice) [épouse WEINSTEIN], dite Louise, Félice, Suzanne Agnan par Hélène Facy, version mise en ligne le 11 mars 2018, dernière modification le 28 janvier 2019.

Par Hélène Facy

Fajga Matuszewicz
Fajga Matuszewicz

SOURCES : Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Éd. BGA Permezel. – Documents familiaux.

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