WEINSTEIN Salomon Georges, [dit Luc, Maurice CHEVALIER]

Par Facy Hélène

Né le 7 décembre 1922 à Lesko région des Basses-Carpates (Pologne), mort le 22 février 1992 ; aide de laboratoire ; membre de l’Union de la jeunesse juive, résistant.

Ses parents résidaient à Nancy en Meurthe-et-Moselle, mais il naquit à Lesko (Pologne), sa mère étant retournée dans son village d’origine pour accoucher de son premier enfant. Son père ayant été mobilisé à l’arsenal de Roanne dans la Loire en 1939, il le rejoignit, ainsi que toute sa famille en 1940.
Georges Weinstein fréquenta le local de la communauté juive et adhéra en avril 1942 à un groupe de résistants juifs du Front National tout en travaillant comme aide de laboratoire à l’usine SABTI. D’avril 1942 à mars 1943, il confectionna et colla sur les murs des affichettes appelant à la Résistance.
Suite à l’occupation de la zone sud, en mars 1943, il prenait la décision de quitter Roanne et d’entrer dans la clandestinité, car il avait été reconnu apte pour le départ en Allemagne au titre du Service du travail obligatoire (STO). Michel Tartakowsky, responsable de l’Union de la jeunesse juive (UJJ), qui vint de Lyon pour régler les problèmes matériels et lui faire intégrer l’Union de la jeunesse juive. Georges s’était procuré une « vraie » carte d’identité, au nom de Maurice Chevalier, identité qu’il a conservée jusqu’à la Libération. Il était devenu permanent, puisqu’il ne pouvait pas travailler en tant que réfractaire au STO.
Sous le pseudonyme de « Luc », il faisait partie de la direction du groupe jeunes du mouvement. C’était lui qui formait les nouvelles recrues, donnait les instructions et fixait les actions à mener : préparation des prises de parole devant les usines, distribution des tracts pour le 1er mai, 11 novembre, anniversaire de la bataille de Valmy, etc. Dans le cadre du travail anti-allemand (TA) sa connaissance de la langue lui permis de traduire les tracts et les affiches en allemand, qu’il placardait ensuite sur les murs des casernes, ou qu’il lançait à l’intérieur de l’enceinte. Georges Weinstein s’occupait également des questions de solidarité envers ceux qui étaient arrêtés. Affecté au Service des faux papiers, il confectionna de fausses cartes d’identité. Il assura en 1943 le transfert des jeunes vers ce qui deviendra par la suite le détachement Carmagnole des FTP (Francs-tireurs et Partisans) de la MOI. Il dirigea Henri Krischer (futur capitaine Lamiral) vers les FTP.
Il assura des prises de parole à la sortie des usines, protégé par un camarade armé, tandis qu’un autre faisait le guet. Parfois, il assura la protection de « Bernard » (Jacques Korolitski) dont c’était le tour de haranguer les ouvriers.
Il devint responsable aux cadres, et membre du triangle de direction de la Jeunesse juive communiste pour la zone sud entre autre avec Pierre Gluckstein. Il assura ainsi des missions à Grenoble, Limoges, Nice et Toulouse.
Le 14 juillet 1943 il a été de ceux qui ont déployé un drapeau tricolore sur le plus haut des immeubles de Villeurbanne (Rhône), dans le quartier dit « des gratte-ciels ». Il participa à des actions de sabotage notamment à l’usine Fibres et Mica de Villeurbanne le 23 février 1944, et à l’usine des produits chimiques Gerland de Lyon le 30 mars 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200779, notice WEINSTEIN Salomon Georges, [dit Luc, Maurice CHEVALIER] par Facy Hélène, version mise en ligne le 11 mars 2018, dernière modification le 21 mars 2018.

Par Facy Hélène

SOURCES : Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Éd. BGA Permezel. – Documents familiaux.

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