GEMBLE Jacques

Par Claude Delasselle

Né le 10 août 1920 à Vireaux (Yonne), exécuté sommairement le 18 juin 1944 à Lézinnes (Yonne) ; cultivateur ; résistant sédentaire (Libération-Nord).

Stèle du maquis d’Aillot

Le maquis Aillot s’était installé en mars 1944 dans les bois de l’Hospice, à cheval sur les communes de Vireaux et de Lézinnes, dans le Tonnerrois, près d’une ferme abandonnée, au lieu-dit Pinagault. Ce maquis, commandé par Émile Menneckar et Georges Navotte, son adjoint, comptait une quarantaine d’hommes au début juin 1944.
Un des maquisards, Pierre Brûlé, avait été blessé à la jambe le 13 juin dans une embuscade sur la commune de Moulins-en-Tonnerrois (Yonne). Il était venu se soigner à la ferme du Deffroy (ou Défois) tenue par les parents de Jacques Gemble, cousin de Pierre Brûlé, dont la femme attendait un enfant et qui attendait la naissance pour gagner le maquis.
Le 18 juin au petit matin, un fort détachement allemand composé en grande partie de « Russes blancs » avait attaqué le maquis Aillot, faisant trois morts (Jean-Claude Christol, Maurice Johannet et Jean Porrot). Dans la journée, un petit groupe ennemi bien renseigné quitta le village de Vireaux et se dirigea vers la ferme du Deffroy. Pierre Brûlé tenta de s’enfuir et fut abattu dans le dos. Son cousin Jacques Gemble, qui était agriculteur avec ses parents Paul et Clara à la ferme du Deffroy et à ce titre ravitaillait le maquis avait été dénoncé.
Lors de l’attaque du Maquis Aillot par les Allemands, ces derniers vinrent l’arrêter à 3 h du matin en présence de sa femme Ida née Sacchetto (alors enceinte de leur fils, Jacques, né le 7 novembre 1944). Il fut torturé et fusillé le 18 juin 1944 au milieu des bois du hameau d’Angy, commune de Lézinnes et limitrophe de Tonnerre (Yonne). On retrouva son corps le 21 juin, sous une peau de mouton.
Le même jour, cinq civils de la région (Robert Choquenet, Maurice Duval, Henri Machefer, Roger Maitrot et Auguste Ramel) furent pris en otages, emmenés au hameau des Granges-Sambourg (commune de Sambourg) et fusillés.
Le nom de Jacques Gemble figure sur la stèle édifiée dans le bois d’Angy, commune de Lézinnes, à la mémoire des morts du maquis Aillot ce jour-là. Il figure également sur une plaque à son nom sur la commune de Lézinnes, sur le monument de Quarré-les-Tombes dédié « Aux morts de la 3e demi-brigade et du 1er régiment du Morvan » et enfin sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. Il a été inhumé au cimetière de Vireaux. « Mort pour la France ».



Vireaux (Yonne) : l’attaque du maquis Aillot et le massacre des Granges-Sambourg, le 18 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200874, notice GEMBLE Jacques par Claude Delasselle, version mise en ligne le 14 mars 2018, dernière modification le 24 avril 2019.

Par Claude Delasselle

Stèle du maquis d’Aillot
Jacques Gemble
Jacques Gemble
Crédit photo : Alain Morali.

SOURCES : Arch. Dép. Yonne, 1 W 157. — Journal l’Yonne Républicaine, articles du 29 octobre 1944 et du 18 juin 1945. — Témoignage oral de Georges Navotte. — CDrom La Résistance dans l’Yonne, ARORY-AERI, 2004 (Frédéric Gand, notice 18 juin 1944, attaque du maquis Aillot et massacre des Granges-Sambourg). Robert Bailly, Si la Résistance m’était contée, Éd. ANACR-Yonne, 1990, pages 394-395. — Mémorial GenWeb. — Informations communiquées le 15/04/2017 par son neveu Alain Morali.

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