WELTI Raymond

Par Mauricette Laprie

Né le 17 août 1913 à Paris (XIe arr.), mort le 29 mai 1993 à Bordeaux (Gironde) ; tourneur ; communiste ; syndicaliste CGT ; résistant.

Raymond Welti naquit en 1913 à Paris XIe arr., fils de Charles Félix Welti, monteur en bronze et de Marie Mathilde Babaud, ménagère. Il se maria à Bobigny (Seine) le 24 octobre 1931 avec Marguerite Lucienne Reignier dont il divorce par jugement du Tribunal civil de Bordeaux le 6 novembre 1946. Il se remaria à Pessac (Gironde) le 29 septembre 1955 avec Marie Andrée Morlaas.

Adhérent de la CGTU dès 1931, il s’inscrivit aux Jeunesses communistes en 1932. Tourneur au locotracteur de l’entreprise de construction de matériels ferroviaires Gaston Moïse, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), il occupa en 1936, pendant trente-cinq jours, l’usine avec les ouvriers dont il fut le délégué de grève. En 1939, il fut mobilisé à Châlons-sur-Marne, Démobilisé en 1940, il retourna dans son usine où – les ouvriers n’ayant pas touché leur salaire - il organisa la protestation pour le paiement des arriérés - la lutte syndicale sera victorieuse.

En 1941, il rejoignit la région bordelaise dont sa famille était originaire. Il y poursuivit ses combats. Le 22 janvier 1943, au pied de sa machine à l’usine Peugeot de Bordeaux, celui que les militants clandestins appellèrent Valentin, fut arrêté par deux policiers français. Il fut emprisonné au fort du Hâ à Bordeaux, puis déporté le 28 avril 1943 en Allemagne au camp de concentration de Sachsenhausen Oranienbourg par le convoi parti de Compiègne. Libéré en mai 1945, il rentra à Bordeaux où il embaucha à la SNCASO - Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest.

Permanent de l’Union syndicale des travailleurs de la métallurgie de 1946 à 1949, membre du comité exécutif de l’Union départementale de la Gironde de 1947 à 1954, secrétaire adjoint élu au 33e congrès des 13 et 14 décembre 1952, il fut élu secrétaire général de l’Union locale de Bordeaux Banlieue d’octobre 1950 à 1954. En 1951, il occupa les fonctions de directeur de l’imprimerie centrale, 12 rue Saint-Siméon à Bordeaux qui imprimait les journaux et tracts de l’Union départementale. Il anima, avec Janine Laugier de l’Union des Jeunes Filles de France, le 20 avril 1952 le Meeting commémoratif du XXIe anniversaire de la République espagnole au cinéma des Capucins à Bordeaux qui rassembla 400 personnes. Le 4 juin 1953, en tant que secrétaire général de l’Union locale des syndicats CGT, il fut convoqué devant le tribunal de simple police pour infractions à l’arrêté préfectoral du 14 juin 1914, constituées par l’affichage d’imprimés constatées le 14 avril 1953, portant le libellé « Libérons Alain Le Leap, secrétaire général de la CGT » sur des poteaux des PTT, sur des lampadaires et sur le mur de la propriété de Carreire appartenant la mairie de Bordeaux. Il fut relaxé au bénéfice du doute.

En août 1949, il fut chargé, par la Fédération du Parti communiste de Gironde dont il était membre du bureau, de construire et d’organiser le Comité d’aide aux sinistrés de l’incendie des Landes girondines qui avait ravagé 28 000 hectares de forêt en quelques jours. Le bilan humain (82 morts) et matériel était catastrophique. Il participa à la création du Comité de rénovation du massif forestier de Gascogne où il assuma de hautes responsabilités.

En 1954, il fut obligé d’arrêter toutes activités pendant plus de trois ans, pour raison de santé.

En 1959, ouvrier dans une coopérative agricole céréalière, son combat sera celui de la Fédération C.G.T. de l’Agriculture. Il participa et fut élu au 1er congrès de la FNAF-CGT en juin 1981 - la Fédération Nationale de l’Agroalimentaire et de la Forêt CGT regroupant la Fédération des travailleurs de l’agriculture, des forêts et similaires et la Fédération nationale des travailleurs de l’industrie alimentaire, toutes deux de la CGT. Il y milita jusqu’en 1992, année où il abandonna ses fonctions de membre suppléant de la sous-commission des Conventions et accords (formation spécifique aux professions agricoles) de la Commission nationale de la négociation collective, en qualité de représentant des salariés.

Il mourut à Bordeaux le 29 mai 1993 – il résida alors à Saint-Vivien-du-Médoc (Gironde), il fut inhumé lors d’obsèques civiles au cimetière de Bordeaux-Nord le 2 juin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200882, notice WELTI Raymond par Mauricette Laprie, version mise en ligne le 14 mars 2018, dernière modification le 14 mars 2018.

Par Mauricette Laprie

SOURCES : Arch. Dép. Gironde, 310AW29, 366AW48. — Congrès de l’UD CGT de la Gironde 1946 à 1954. — Fondation de la Mémoire. --- Congrès de la Fédération Nationale de l’Agroalimentaire et Forestière CGT de Châlons-sur-Marne du 5 au 9 avril 1987. — État civil de Paris, naissances 1913, acte 2629.

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