HARDY Georges André (« Riquet »)

Par Claude Delasselle

Né le 21 avril 1920 à Corbigny (Nièvre), tué le 9 août 1944 à Châtel-Gérard (Yonne) ; maquisard FTP (compagnie Colbert).

La région de Châtel-Gérard, à une vingtaine de km au sud de Tonnerre (Yonne), très boisée, abritait plusieurs maquis qui trouvaient de l’aide et du ravitaillement dans les fermes dispersées de la région. Dans la nuit du 8 au 9 août 1944, une troupe de plusieurs centaines de soldats allemands et de « Russes blancs » se déploya dans le secteur de la forêt de Saint-Jean et de la forêt de Châtel-Gérard. À 4 h du matin, ils attaquèrent un maquis récemment reconstitué aux Souillats par un des groupes de la compagnie FTP Colbert disloquée après le combat de Massangis (Yonne), le 23 juillet 1944. Une patrouille du maquis se heurta, à environ 200 m de la ferme de Vausse, où les maquisards avaient l’habitude de se ravitailler, à la troupe ennemie. Un des maquisards, Georges Hardy, fut tué en traversant une route. Le reste de la patrouille réussit à échapper et à donner l’alerte et le maquis décrocha en catastrophe. En s’éparpillant et en se cachant, ses hommes réussirent à franchir les lignes ennemies. Mais le chauffeur d’un camion réquisitionné, René Boisanté, fut capturé en essayant de récupérer son camion. Il sera incarcéré à la prison d’Auxerre et fusillé le 20 août 1944 à Saint-Georges-sur-Baulche, près d’Auxerre.
Pendant ce temps, une partie de la troupe ennemie cernait les fermes de la région. À la ferme des Ranneaux, quatre hommes, le fermier Auguste Parain, son fils Camille, un neveu et l’ouvrier agricole Henri Santerre furent torturés puis emmenés à Châtel-Gérard. Au hameau des Souillats, une vingtaine de personnes furent arrêtées mais libérées vers midi. La ferme des Cornes fut également investie et fouillée et André Trameau, un des fils d’Alfrédine Trameau, qui avait été arrêtée le 25 novembre 1943 et déportée, fut arrêté.
À Châtel-Gérard, dans la matinée, tous les hommes du bourg furent rassemblés dans la cour de l’école et les maisons fouillées. Deux maquisards de la compagnie FTP Colbert, Henri Tannevart et Pierre Lespaillandel, qui arrivaient en moto à Châtel-Gérard, furent arrêtés. Les soldats firent monter six hommes dans un camion et douze autres dans un autre et partirent sur la D101 en direction de Sarry (Yonne). À trois km de Châtel-Gérard, sur le territoire de la commune de Sarry, le convoi s’arrêta, les soldats firent descendre les hommes du premier camion (Pierre Lespaillandel, Auguste Parain, Camille Parain, Henri Santerre, Henri Tannevart et un inconnu) et les fusillèrent sur le bord de la route. Les prisonniers du deuxième camion furent emmenés à la prison d’Auxerre et emprisonnés jusqu’à la Libération.
Le même jour, trois résistants incarcérés à la prison d’Auxerre, Marcel Boname, Robert Fanicher et Henri Petit avaient été emmenés en camion par cette troupe depuis Auxerre jusqu’à Châtel-Gérard : ils furent fusillés route de Marmeaux (D 115), à 400 mètres du bourg.
Le nom de Georges Hardy figure sur le monument édifié sur la commune de Châtel-Gérard, route de Marmeaux, avec ceux de Marcel Boname, Robert Fanicher et Henri Petit. Il figure aussi sur une plaque apposée dans l’église de Châtel-Gérard, sur une croix édifiée à proximité du prieuré de Vausse, sur une stèle édifiée sur la commune de Précy-le-Sec à la mémoire de Maurice Sellier et des morts de la compagnie FTP Colbert et enfin sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. « Mort pour la France » (AC 21 P 52493).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article201012, notice HARDY Georges André (« Riquet ») par Claude Delasselle, version mise en ligne le 20 mars 2018, dernière modification le 20 mars 2018.

Par Claude Delasselle

SOURCES : CDrom La Résistance dans l’Yonne, ARORY-AERI, 2004 (Joël Drogland, notice "9 août 1944 : terreur nazie à Châtel-Gérard"). Robert Bailly, "Si la Résistance m’était contée,"A Éd. ANACR-Yonne, 1990, page 439. — Mémorial GenWeb.

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