BOTTON Joseph, Eugène

Par Jean Lecuir

Né le 18 décembre 1899 à Chambost-Allières (Rhône), mort le 4 juillet 1981 ; tourneur-mécanicien, membre du bureau de la Fédération Française des Syndicats Professionnels de la Métallurgie CFTC (1932-1934), puis secrétaire général adjoint-secrétaire fédéral permanent salarié de la fédération de 1936 à 1939 ; un des animateurs de la résistance syndicale CFTC en zone libre à Lyon (1940-1941), parti à Londres, puis aux Etats-Unis, pour la faire connaître et lui apporter le soutien du syndicalisme américain. Après la Libération, naturalisé américain, il resta aux États-Unis.

Cliché transmis par Jean Lecuir

À la naissance de Joseph, son père Jean-Claude était âgé de quarante-et-un ans, cultivateur à Chambost-Allières, au lieu-dit de Presle, et sa mère Marie-Thérèse Duvernay, était ménagère, âgée de vingt-huit ans. La commune se trouve, dans le canton de Lamure, à 26 kilomètres à l’ouest de Villefranche-sur-Saône, chef-lieu de l’arrondissement. Il fit ses études primaires et secondaires à Lyon.

Tourneur-mécanicien, militant CFTC aux Chantiers de la Buire en 1916 où il fit sa première grève, puis aux établissements Pinguely à Lyon-Vaise, il devint chef d’entretien (1925-1929) à la société Bocuse entre 1925 et 1929, avant de partir, à la demande de Maurice Guérin, à Saint-Genis de Saintonge pour prendre une agence Citroën, ce qui devait le conduire à Paris comme metteur au point en 1931 chez Citroën, puis dans un atelier d’appareils de laboratoire chez Rhône-Poulenc (1933).

Ce catholique fervent, formé dans la mouvance du christianisme social lyonnais, se maria le 17 février 1925 à Lyon (6e arrondissement), avec Marie, Julie, Joséphine Duvernay. Ils eurent trois enfants, Jacques (décédé enfant), Pierre et Madeleine. Après le décès de sa femme suite à une méningite le 18 août 1931 à Paris, il s’engagea davantage dans le syndicalisme.

Lors du XIIIe congrès (1932) de la Fédération française des syndicats professionnels de la Métallurgie, troisième fédération de la CFTC après celle des Employés et du Textile, Joseph Botton fut présenté au nom du syndicat des ouvriers de la métallurgie de Paris et élu au bureau fédéral, présidé par Charlemagne Broutin. Il devint secrétaire général adjoint de la Fédération en 1936 et permanent salarié, ce qui était exceptionnel à l’époque dans la CFTC. Il le restera jusqu’à la guerre. Décrit comme calme, mais très exigeant, d’un abord assez fermé, mais toujours « très chic », il fut un maillon essentiel de la vie de sa Fédération.

Aux côtés de Jean Pérès, secrétaire général délégué et responsable de la formation confédérale, il portait la sensibilité ouvrière au conseil national confédéral, d’autant que les effectifs de la fédération avaient doublé après 1936. Il fit face aux problèmes d’organisation que cette progression posait, à la gestion de conflits, notamment dans le Nord de la France, et au renouvellement des conventions collectives dans la métallurgie après la crise sociale de 1936. On sait que Jean Pérès a fait appel dès 1934 à l’universitaire Paul Vignaux, pour les activités de formation dans les Écoles normales ouvrières CFTC et dans les activités de la Fédération de la métallurgie (sessions, analyse au congrès de 1937 de la politique économique du gouvernement de Front populaire, comité de rédaction de l’Ouvrier Métallurgiste). Joseph Botton se liera dès lors avec Paul Vignaux.

Joseph Botton, mobilisé, quitta la Fédération de la métallurgie le 2 septembre 1939. Il participa à la bataille des Flandres ; blessé et capturé près de Boulogne, il s’échappa, revenant en vélo à Lyon dans l’été 1940. Il y fut accueilli chez Louis Naillod, président de l’UD-CFTC du Rhône (futur membre du Comité de Libération du Rhône). Ensemble, avec Alexis Delorme (permanent, secrétaire général de l’UD-CFTC du Rhône), ils furent des premiers organisateurs d’une résistance politique et syndicaliste au régime de Vichy et aux nazis, en liaison avec Vivier-Merle, secrétaire départemental de la CGT et dans la ligne du Manifeste syndical des Douze (Novembre 1941). Ils le firent en liaison étroite à Toulouse, avec Paul Vignaux, Jean Brodier, et André Etcheverlepo, président du syndicat de la métallurgie, à Saint-Étienne-avec Éloi Chacornac, en Saône-et-Loire, avec Édouard Morin (président de l’UD-CFTC) ou encore Maurice Guérin de Limoges.

Cette activité déboucha, le 16 mars 1941, à la réunion du comité interrégional de liaison des organisations syndicales chrétiennes de la zone Sud : ils imposèrent, comme représentant de l’ex-CFTC au comité d’organisation professionnelle, chargé d’élaborer la future Charte du travail, Marcel Poimboeuf (dirigeant de la Fédération des Employés, futur représentant de la CFTC auprès de la France Libre), à la place de Jean Pérès, nommé par ailleurs membre du Conseil national de Vichy.

Toujours avec Naillod, Joseph Botton participa aux réunions des premiers groupes - autour de Temps Nouveau (Stanislas Fumet), d’André Plaisantin et d’Henri Hours - d’où émergeront les mouvements de résistance Combat et Libération. Ils se refusaient à distinguer Vichy de l’occupant : leur résistance était à la fois nationale, idéologique et politique, dénonçant la suppression de la démocratie et des libertés, la dangereuse politique cléricale et la collaboration avec l’Allemagne nazie. C’est un texte de ces groupes lyonnais, le Manifeste lyonnais, rédigé par Henri Hours, qu’il emportera à Londres et fera publier plus tard à Montréal dans Le Jour le 8 novembre 1941.

C’est dans ce contexte que, dès décembre 1940, Paul Vignaux et Joseph Botton s’organisèrent pour rechercher de l’aide extérieure, le premier vers les États-Unis, le second vers Londres avec l’appui de son employeur. Joseph Botton a en effet été embauché à Villeurbanne chez le fabricant de moteurs électriques Paul Parel (qui sera arrêté un temps en décembre 1940 pour avoir ronéotypé et diffusé des feuilles contestataires [il s’agit de Volny]).Cette entreprise avait alors un représentant commercial à Alger, Monsieur L’Hostis, disposé à l’aider. Avec l’aide de Chaulet, représentant régional CFTC en Afrique du Nord, Botton obtint ainsi un laisser-passer qui lui permit de gagner, par Marseille, Alger le 1er mai 1941.

Là, occupant le logement d’un militant du SGEN-CFTC, François Fraudeau, prisonnier en Allemagne, il travaillait chez Renault, participait au Comité de Vigilance de la CFTC d’Alger, et s’occupait activement du moyen de gagner Londres. Il quitta Alger le 16 juin 1941 avec deux anciens combattants, un anglais et un français habitant l’Angleterre, sur un petit canot à voile de 6 mètres de long (avec 20 litres d’eau, 12 boites de sardines et 5 kilos de dattes), sous une mer houleuse, en trompant la surveillance de la police maritime. Aucun d’entre eux n’était marin. Sept jours après, ils furent récupérés par un torpilleur anglais à proximité de Gibraltar. Le bureau des Forces françaises libres, au bout de trois semaines, les rapatria sur Londres, où il subit les formalités d’usage.

C’est donc en juillet 1941 qu’il remit un rapport sur la situation française à Passy (2ème bureau) et à Cassin et Dejean (services civils) Il fut le premier, au témoignage de Crémieux-Brilhac, à faire passer un message à la radio - « le frère vaisselier est bien arrivé » - pour confirmer aux Lyonnais son arrivée à Londres.

Il fut engagé dans les Forces françaises libres, à titre civil, comme rédacteur au service du travail dirigé par Henri Hauck. Il participa au Centre Syndical français de Londres, où il imposa l’existence de la CFTC. Il a alors rencontré aussi bien les principaux personnages de la France Libre d’alors (du général Petit à Maurice Schuman ou Raymond Aron), le groupe Jean Jaurès, tout comme les militaires du 2e Bureau. Il constata la vigueur des dissensions internes : lui-même s’estimait utilisé par le 2e Bureau comme un « antidote », parce que CFTC, face à Henri Hauck (CGT et socialiste) et, un peu perdu, regretta que Paul Vignaux ait « pris la route de l’Amérique au lieu de celle de l’Angleterre ». Reçu par le général de Gaulle, il en retint, plus que l’assurance qu’il lui donna de rendre à la France ses libertés, sa réaction d’incompréhension devant ses mises en garde contre les tendances conservatrices, voire réactionnaires et antisémites, de son entourage. L’esprit autoritaire et l’hypernationalisme qui régnaient autour de la personne du général de Gaulle furent un choc pour Botton.

Conseillé à l’époque par René Cassin et Maurice Dejean, son refus de l’engagement militaire à l’égard du Général de Gaulle, commandant des Forces Françaises libres, fut, pour lui, un choix décisif. Le syndicaliste qu’il était se rebellait contre tout ce qu’il ressentait comme tentative d’intégration du syndicalisme à un appareil politique quel qu’il soit. C’est pourquoi, il refusa aussi la proposition de Passy, chef du 2e Bureau, de revenir en France parachuté comme envoyé du général de Gaulle. Il laissait ainsi la voie libre à un autre syndicaliste chrétien, le savoyard, Yvon Morandat, qui, engagé militaire, muni des contacts à Lyon et Toulouse, que lui avait donnés Joseph Botton, fut parachuté à l’automne 1941 en zone sud : il y jeta, avant Jean Moulin, les premières bases d’un ralliement de la résistance au général de Gaulle.

Aussi, lorsqu’Adrien Tixier, responsable de la délégation de la France Libre à Washington, alerté par Paul Vignaux (arrivé en août 1941 à New York) demanda au Service du Travail à Londres d’envoyer des représentants de la France Libre aux Etats-Unis pour la conférence du Bureau International du Travail à Washington, Joseph Botton saisit cette opportunité. Ce responsable CFTC fut donc envoyé comme délégué ouvrier de la France libre à la conférence internationale du travail de Washington avec le cégétiste Henri Hauck. Il rejoignit en novembre 1941 les États-Unis par le Canada (Montréal), résida d’abord à l’Université Notre-Dame (Indiana) auprès son ami Paul Vignaux. Il multiplia les rencontres et conférences où il témoignait de la situation en France ; par ses contacts avec le syndicalisme américain et les émigrés européens, il invitait les Américains à aider la résistance syndicale en France.

Début 1942, René Pleven, puis le secrétariat du Général de Gaulle exigèrent son retour à Londres. Adrien Tixier, avait beau l’assurer que le vent démocratique soufflait maintenant dans les Forces Françaises Libres, il s’y refusa, ne voulant pas que son action syndicale soit associée à la dimension politique de l’action du général de Gaulle. Il choisit de demeurer aux États-Unis pour poursuivre informations, liaisons et aide à la résistance intérieure, mission qui lui semblait plus importante à long terme. Il fut d’abord engagé par le Coordinator of Information (COI), devenu bientôt Office of Strategic Services (OSS) et Office of War Information (OWI) comme consultant sur les questions syndicales françaises, sur recommandation syndicale américaine, avec l’accord du Département d’Etat et du général Donovan..Le couple Botton-Vignaux s’étant ainsi reconstitué dans ces deux institutions du renseignement et de la propagande américaines, ils travaillèrent étroitement ensemble comme seuls représentants du syndicalisme résistant français aux États-Unis jusqu’en mai 1944. Ils tissèrent des liens étroits avec le syndicalisme américain (AFL et CIO), en particulier avec le Jewish Labor Committee, appuyé par des deux Fédérations du Vêtement, respectivement dirigées par Sydney Hillman (conseiller de Roosevelt) et David Dubinsky, qui soutenaient la résistance ouvrière européenne. Ils firent cnnaître le syndicalisme d’inspiration chrétienne français et son expérience ouvrière aussi bien de l’Association of catholic trade unionists que dans les capitales de l’acier et de l’automobile à Pittsburg chez Murray (Fédération ouvrière de l’acier), à Detroit chez Reuther (Fédération ouvrière de l’automobile), etc...

Les activités de Botton, conduites en liaison étroite avec Paul Vignaux, furent ainsi résumées en décembre 1944 :

-  Organisation de la liaison avec les groupes de la Résistance française, spécialement les groupes ouvriers, par l’intermédiaire de « René » [il s’agit du Suisse René Berthollet] et envoi à ces groupes de fonds provenant du mouvement ouvrier américain ;
-  Informations concernant la première année des activités des groupes clandestins Combat et Libération dans la région lyonnaise, et spécialement leurs rapports avec les milieux syndicalistes ;
-  Information concernant le mouvement ouvrier français. Études concernant spécialement les relations entre le parti communiste et le mouvement syndical à partir de 1936 et les mouvements ouvriers d’inspiration chrétienne en France et dans le reste de l’Europe occidentale ;
-  Informations sur l’emplacement d’usines et centrales électriques dans la région lyonnaise ;
-  Analyse de la presse de Vichy et de la propagande antiaméricaine ;
-  Informations biographiques concernant les personnalités françaises appartenant soit aux cadres de la Collaboration, soit de la Résistance, spécialement les personnalités syndicales ou politiques (Ce travail a été continué et étendu à partir d’octobre 1943 dans le cadre du Service des Biographical records.)

Il faut ajouter leurs interventions régulières à la radio NBC, retransmises par la BBC à Londres, dans le cadre des activités de l’OWI sur la propagande à l’égard des travailleurs français.

Comme Vignaux, il refusa de se rallier à Londres au printemps 1943 comme le leur ordonnait Marcel Poimboeuf, devenu représentant de la CFTC auprès du général de Gaulle. « Je voulais garder mon indépendance ; cela m’a coûté ma fortune politique. Pour un plat de lentilles, ils ont… », dira Joseph Botton. Il percevait un ralliement - ce qu’il reprochait à Yvon Morandat - comme une manière de mettre les mouvements de résistance, syndicaux ou politique, au service des consignes gaullistes et d’une visée de pouvoir personnel.

Il resta aux États-Unis quand Paul Vignaux regagnait la France en septembre 1945. La Fédération de la Métallurgie CFTC, qui espérait, à la Libération, son retour à sa tête, désigna en décembre 1944 un jeune (vingt-quatre ans) résistant, Charles Savouillan, secrétaire du Comité Départemental de Libération de Savoie. Pour reconstruire l’organisation, le jeune savoyard bénéficia des conseils à distance de Joseph Botton et de son aide matérielle : membre avec Paul Vignaux du Committee of Catholics for Post-War Cooperation with French Labor, Botton fit parvenir des fonds et du matériel (ronéos, voiture, matériel de bureau) à la Fédération de la Métallurgie CFTC dans les années 1946-48, aide dont bénéficièrent aussi d’autres Fédérations (Bâtiment, Chimie), ainsi que les groupes Reconstruction, créés en janvier 1946 par Paul Vignaux, Savouillan, Fernand Hennebicq et François Henry.

Joseph Botton accueillit Gaston Tessier, secrétaire général de la CFTC, lors de son voyage aux Etats-Unis en 1946 et lui fit connaître le syndicalisme américain. Au congrès de la Fédération de la Métallurgie de mai 1947, Charles Savouillan rendit hommage à Joseph Botton « qui est toujours des nôtres, et ne cesse de nous rendre service ». Botton représenta la Confédération internationale des syndicats chrétiens (CISC) en février 1947 à une Conférence des organisations internationales à Lake Success. Au siège des Nations-Unies, « par son action auprès du Conseil économique et social de l’ONU, il fait reconnaître la CISC comme une organisation syndicale internationale au même titre que la Fédération syndicale mondiale et la Fédération américaine du travail. »
Joseph Botton, fort de l’exemple américain, soutint la nécessaire évolution du syndicalisme CFTC, avec des sections d’entreprises et des Fédérations d’industrie, regroupant tous les salariés, des ouvriers aux employés, techniciens et cadres. Il continuait de suivre l’évolution de son organisation d’origine. Il fit ainsi connaissance d’un de ses successeurs, Jean Maire, alors secrétaire général de la Fédération de la métallurgie CFTC, en mission aux États-Unis en 1963, avec qui il resta en correspondance. Ce qui nous permet de savoir qu’il salua la transformation de la CFTC en CFDT (Confédération démocratique du Travail) et se réjouit lors du 33e congrès de la Fédération de la Métallurgie du chemin parcouru depuis 1936.

Naturalisé américain, il avait repris son ancien métier. Il a travaillé pour la Trans-Meter Corporation dans un laboratoire à Washington comme outilleur (avril 1946-septembre 1946) ; Son domicile le 20 novembre 1946 est 145 West 78th Street, New York 27..On sait qu’en 1948, il entra, grâce à l’aide de Paul Vignaux, chez Schlumberger Well Surveing Corporation, une société franco-américaine à New York, jusqu’à sa retraite en 1964. En 1950, il acheta une maison en Nouvelle-Angleterre à Rigdefield (Connecticut) près de l’endroit où il travaillait ; il y fit venir sa fille Madeleine, son fils Pierre et sa mère. Sa fille, mariée à Loretto Buzzeo, eut un fils Joseph et une fille Theresa Broughton. Son fils Pierre, devenu prêtre, décéda le 3 janvier 2010. Il fut un grand-père cher à ses petits-enfants. Modeste, il n’écrivit jamais ses mémoires.

Ce militant, fervent catholique, non conformiste qui avait su, selon Paul Vignaux « se libérer des prudences et de l’idéologie traditionnaliste » chrétiennes, est décédé le 4 juillet à 82 ans dans le métro à la 42e rue à NewYork.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article201138, notice BOTTON Joseph, Eugène par Jean Lecuir, version mise en ligne le 28 mars 2018, dernière modification le 26 novembre 2020.

Par Jean Lecuir

Cliché transmis par Jean Lecuir

SOURCES : Archives interfédérales FGM/CFTC-CFDT ; archives de Jean Maire avec interview, Frank Georgi, Soufflons nous-mêmes notre forge, une histoire de la Fédération de la Métallurgie CFTC-CFDT 1920-1974 ». — Archives familiales Paul Vignaux ; archives confédérales CFDT (Fonds Vignaux, Fraudeau et 3 H 1). — Archives américaines de l’OSS et de l’OWI ; témoignage de son petit-fils Joseph Buzzeo.

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