CLAVEYROLAS Gustave, Jean, Pierre

Par Jean Lorcin

Né le 14 janvier 1909 à Saint-Julien-le-Petit (Haute-Vienne), mort le 8 février 1998 à Grenoble (Isère) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI dans le département de la Loire.

Gustave Claveyrolas était né sur les confins de la Creuse et de la Corrèze. Son grand-père maternel était petit propriétaire exploitant tandis que son grand-père paternel, qui ne possédait rien, s’en allait travailler l’hiver dans le bâtiment surtout à Paris, Bordeaux ou Lyon. Marié, son père s’établit à Lyon (Rhône), 78, rue Paul Bert. Au début de la guerre de 1914, il fut mobilisé durant quelques mois qu’il passa sur le front d’Argonne puis, réformé, fut requis sur place à Lyon. Un second fils lui naquit en 1917. Syndiqué, il participa à toutes les grèves de sa corporation. Le jeune Gustave étudia à la « communale » de Lyon, rue Chaponnay puis aux Écoles primaires supérieures, celle de la rue Chaponnay puis en quatrième année, à celle des Minimes. Durant les vacances, il s’occupait à différents travaux puis, avec sa mère et son frère, se rendait en Haute-Vienne.

Entré élève-maître à l’École normale d’instituteurs de la Loire, à Montbrison, promotion 1926-1929, Gustave Claveyrolas fit son service militaire puis fut nommé instituteur adjoint à Saint-Étienne, rue Gaspard Monge. Immédiatement, il prit sa carte syndicale à la CGT. La section de la Loire était dirigée par Baldacci qui lui prêta un jour quelques numéros de la Révolution Prolétarienne de Monatte et le jeune homme s’abonna. Fin 1931, des élections ayant lieu pour le renouvellement de la direction de la section, il accéda aux organismes dirigeants et se lia ainsi avec Urbain Thévenon et sa femme Albertine, militants actifs qui devinrent ses amis, puis se lia avec Jean Duperray. En juin 1934, il eut l’occasion d’organiser une contre-manifestation à un rassemblement Croix de Feu avec le concours des militants de l’Union locale, de l’Union départementale, de la Bourse du Travail et divers qui fut un grand succès. En 1936, année de la réunification syndicale, il fut nommé membre de la commission mixte chargée de sa réalisation pratique sur le plan départemental puis, avec un groupe de militants stéphanois, il fonda un mensuel La Voix syndicaliste dont le premier numéro sortit en février et dont il fut chargé de la rédaction.

Marié, Gustave Claveyrolas quitta Saint-Étienne pour un poste double à Changy à vingt kilomètres de Roanne puis ce fut 1939 et la mobilisation à l’armée des Alpes. Le 26 juillet 1940, il retrouvait son poste de Changy mais pour peu de temps : déplacement dans la montagne roannaise à Bully le 4 novembre 1940 bientôt suivi de révocation le 26 du même mois. Réintégré le 5 juillet 1941 dans un poste perdu à Croissances aux confins de la Haute-Loire et de la Lozère, il fut à nouveau déplacé, cette fois à Lubilhac le 1er octobre 1943, toujours en Haute-Loire, à la limite du Cantal. Enfin ce fut le retour dans la Loire, à Vougy, à 10 kilomètres de Roanne et 80 de Saint-Étienne.

Ayant repris son activité militante, Gustave Claveyrolas fut élu secrétaire cantonal de Charlieu et chargé d’élaborer un projet de statut pour l’enseignement du premier degré qui parut dans le Bulletin de la section, avril-mai 1947. Le projet demeura... projet. Délégué au congrès du SNI, le 21 juillet 1947, il intervint sur le statut de la fonction publique et les commissions paritaires, mais fut obligé de quitter la tribune car son discours était trop long. Peu après, il présenta une motion modifiant la règle de la voix prépondérante du président dans les diverses réunions des commissions paritaires en cas d’égalité ; il proposait que l’alternance dans les présidences soit introduite. Cette motion, obtenant 208 mandats sur 1396 suffrages exprimés, ne fut pas retenue. Le bureau national, le 23 septembre 1947, décida la création de commissions hors membres du bureau à mandat limité. Il fit partie de celle consacrée au statut de la fonction publique, travail qu’il n’acheva pas. Sa candidature individuelle à l’élection du BN à la proportionnelle fut annoncée dans L’École libératrice en novembre 1947 et retirée un mois plus tard.

Ayant refusé de s’associer à une grève qui fut lancée par le syndicat, Gustave Claveyrolas fut exclu en décembre 1947 par une assemblée générale tenue à Saint-Étienne. Au début de 1948, il eut l’idée de créer dans la Loire un syndicat Force Ouvrière des instituteurs. Une réunion fut tenue à Saint-Étienne le 5 février 1948, mais demeura sans lendemain. Et ce fut son adieu à la vie syndicale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20115, notice CLAVEYROLAS Gustave, Jean, Pierre par Jean Lorcin, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 13 août 2021.

Par Jean Lorcin

ŒUVRE : Collaboration à laRévolution Prolétarienne, 10 février 1934 puis, de 1945 à 1980, au Bulletin de la section de la Haute-Loire, février 1945, à L’École syndicaliste de la Loire, avril-mai 1947, au Bulletin des instituteurs Force Ouvrière de la Loire, 5 février 1948, au Bulletin du ministère de l’Éducation nationale, n° 19, 21 mai 1959 et n° 23, 18 juin 1959 (L’entrée en Sixième).

SOURCES : Renseignements communiqués par ses proches. — Notes de Jacques Girault. — Simone Pétrement, La vie de Simone Weil, Fayard, 1973, 1. 1909-1934, 446 pages ; 2. 1934-1943, 526 pages.

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