CLECH François

Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, vétérinaire à Bégard, à 53 ans, le docteur François Clech fut proposé par le comité départemental de Libération des Côtes-du-Nord pour prendre le relais de l’ancien conseiller général de Bégard, Pierre Perron (RS), lors de la mise en place du conseil général provisoire en janvier-février 1945 (13 conseillers maintenus sur 48). Il remplaça le conseiller départemental et maire de Bégard nommé par Vichy, Louis Person. Élu maire de Bégard en mai 1945, il devint conseiller général de son canton en septembre avec l’étiquette radicale-socialiste. Ce parti, majoritaire au conseil général avant-guerre, était alors la première force politique : avec 17 élus, il détenait la présidence (Dr Le Quéré en 1945). Mais dès le printemps 1946, avec les débats sur les institutions et la création du RGR, 6 conseillers généraux RS refusèrent le glissement vers le centre droit de leur parti et rejoignirent la SFIO qui passa de 6 à 12 sièges, à égalité avec le groupe communiste. Le Dr Clech fut de ceux-là, au grand dam de René Pleven qui réclama la démission de ces transfuges du radicalisme vers le socialisme. Ce notable conforta l’implantation de la SFIO dans l’ouest du département où la concurrence à gauche avec le PCF était rude. Aux élections à la deuxième Assemblée constituante, le 2 juin 1946, il figura en 7e et dernière position sur la liste de la SFIO qui obtint deux députés (Yves Henry* et Antoine Mazier*).
L’union à gauche se poursuivit au conseil général des Côtes-du-Nord, même après la rupture du tripartisme, ce qui permit au Dr Clech d’être élu à la présidence en septembre 1947 (25 voix contre 22 à A. Cornu), réélu en septembre 1948 avec l’appui des voix communistes. Comme l’écrivit René Pleven dans son Petit Bleu des Côtes-du-Nord : le Dr Clech était « un socialiste plus débonnaire que doctrinaire ». Au printemps 1949, après le glissement à droite du conseil général, François Clech dut céder la présidence à R. Pleven (UDSR), appuyé par la droite et le MRP. Bien ancré dans le Trégor, le Dr Clech siégea au conseil général de 1945 à 1958. Pour des raisons de santé, il ne se représenta pas en 1958 mais fut réélu en 1962 lors d’une élection partielle, jusqu’en 1970 comme adhérent du PSU.
François Clech, participa aux activités militantes de la SFIO, présidant par exemple les congrès fédéraux, en 1947-1948 à Saint-Brieuc ou participant à celui du 19 mai 1957. Son fils, François, né à Bégard le 25 janvier 1924, médecin à La Roche-Derrien, devint maire de cette commune (réélu en 1971) et fut élu conseiller général du canton de 1955 à 1961 comme indépendant de gauche. Dès la fin septembre 1958, le Dr Clech fils fut l’un des trois conseillers généraux socialistes prêts à suivre Antoine Mazier* dans la scission du PSA, puis aussi au PSU.