MANDINAUD Eugène, Ernest

Par Dominique Tantin

Né le 25 avril 1902 à Saint-Macoux (Vienne), mort en action le 3 août 1944 à Pleuville (Charente) ; résistant du maquis D2 Bayard de l’Armée secrète (AS).

Fils de Eugène Mandinaud, garçon meunier, alors âgé de 26 ans, de son épouse Alice Albertine Sableau, âgée de 17 ans, Eugène Mandinaud se maria le 18 avril 1925 à Saint-Macoux avec Jeanne Adèle Formeaux.
Eugène Mandinaud rejoignit le maquis de l’Armée secrète D2 Bayard autour de Civray (Vienne). Le 3 août 1944, il conduisait la voiture transportant Louis Bourgoin, sergent-radio canadien, le commandant américain Jo Gildee et le capitaine français Yves Delorme de la mission Jedburgh-Ian qui furent parachutés dans la nuit du 15 au 16 juin sur la commune de Lussac-les-Châteaux (Vienne). Celle-ci, qui était alors à Cherves-Châtelars (Charente) aux côtés du maquis AS Bir Hacheim, partit préparer un parachutage d’armes près de Charroux (Vienne) ; elle emporta le poste radio et le code nécessaires, l’état des parachutages en Charente et, en partie, de la Haute-Vienne, ainsi qu’une somme de 1 800 000 F destinée aux Forces françaises de l’intérieur (FFI). À Alloue, elle se sépara de son escorte de résistants. Arrivant à Pleuville tout juste occupé par 200 SS, elle fut prise sous le feu d’un détachement allemand, ainsi qu’une moto arrivant de Pressac avec deux FFI du groupe D1 et précédant la voiture d’une centaine de mètres. Les Allemands appartenaient à la colonne de répression de la Trupp SS motorisée 608 qui ratissait la région depuis le 27 juillet (cf. Chabanais).
Les tirs blessèrent un motocycliste puis atteignirent la voiture ; Eugène Mandinaud fut tué d’une balle en pleine tête. Delorme, Gildee et le lieutenant André Very parvinrent à s’abriter derrière un mur. Louis Bourgoin fut abattu alors qu’il tentait de s’échapper vers les champs. Il y eut trois survivants ; la sacoche contenant les informations et l’argent tomba entre les mains des Allemands, et une tentative de récupération par un détachement de maquisards échoua. Au cours des affrontements, dix-sept maisons du bourg furent incendiées et détruites. Les SS se dirigèrent ensuite vers Pressac puis revinrent aux Écures à Pleuville où ils poursuivirent les destructions. Les combats continuèrent jusqu’à la tombée de la nuit avec des groupes de maquisards (maquis Maurice, Adolphe et Joël) et firent une autre victime parmi les résistants, Clément Jarrassier.
Il obtint la mention Mort pour la France. Les noms des victimes de ce combat sont inscrits sur un monument commémoratif avec celui d’un autre FFI, Joseph Quiring, exécuté sommairement le 10 août à Pleuville. Tous sont indiqués morts le 3 août. Le nom de Eugène Mandinaud est aussi inscrit sur le monument aux Morts de sa commune natale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article201240, notice MANDINAUD Eugène, Ernest par Dominique Tantin, version mise en ligne le 1er avril 2018, dernière modification le 1er avril 2018.

Par Dominique Tantin

SOURCES : SHD-AVCC Caen, AC 21 P 85795 (à consulter). — SHD Vincennes, GR 16 P 388887 (à consulter). — Guy Hontarrède, La Charente dans la Seconde Guerre mondiale, Dictionnaire historique, Saintes, Le Croît vif, 2004, p. 65-66. — MémorialGenWeb. — Mission Jedburgh-Ian : site du Vrid. — Combat de Pleuville : Vrid ; Pleuville sur Wikipedia ; CD-ROM La Résistance en Charente, AERI, 2005. — État civil.

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