CLÉMENT Albert, Désiré

Par Yves Lequin

Né le 17 octobre 1896 à Paris, abattu par les résistants communistes le 2 juin 1942 ; ouvrier fourreur, puis employé de bureau ; militant syndicaliste et communiste ; membre de la commission exécutive de la CGTU (1923-1929).

Albert Clément, signataire de la motion Cachin-Frossard avant le congrès de Tours, militait depuis de longues années, dit-on, dans les groupements révolutionnaires de la région parisienne quand il devint, en 1921, secrétaire de la 8e section de la Fédération de la Seine du Parti communiste. Il en fut exclu en 1922 pour avoir pris le parti de Verfeuil et milita quelque temps à l’Union fédérale socialiste qui regroupait des dissidents communistes. En 1923, il fut réintégré après avoir fait amende honorable et affecté à la cellule de la Maison Hachette, où il travaillait, sa femme tenant depuis 1920 un magasin de fourrures rue de Miromesnil. En 1924, il était rédacteur à l’Humanité, plus particulièrement chargé de la rubrique « Vie Sociale ». Il fut candidat aux élections municipales dans le VIIIe arr. de Paris : en mai 1925 dans le quartier du Roule il recueillit 264 voix sur 3 911 inscrits ; en mai 1929, dans le même quartier il obtint 135 suffrages et le 5 mai 1935, 146 voix sur 3 490 inscrits. Dans le même arrondissement, aux élections législatives d’avril 1928 il recueillit 679 voix (3,8 % des 17 711 inscrits) et à celles de 1936, 1 389 et 2 572 suffrages (8,8 % et 16,3 % des 15 795 inscrits). Ce doit être le même militant qui, en mai 1932, lors des élections législatives, recueillit 994 voix (5,4 % des 18 476 inscrits) dans la 1re circonscription du XVIIe arr. (Les Ternes-Plaine Monceau).

Militant syndicaliste très actif et secrétaire général de la Chambre syndicale des ouvriers et ouvrières fourreurs en confection en 1921 et 1922, il fut élu troisième secrétaire de la Fédération des Travailleurs de l’Habillement en novembre 1923 et le demeura jusqu’à sa démission, pour raisons personnelles, en juin 1924. De février 1922 à janvier 1924, il avait été membre suppléant de la commission exécutive de l’Union des syndicats de la Seine (Unitaire) et avait été élu en novembre 1923 à la Commission exécutive de la CGTU ; on le retrouve en décembre 1926 à celle du syndicat des employés de la région parisienne.

Albert Clément, rédacteur en chef de la Vie ouvrière de 1929 à 1939, se vit confier la direction de ce journal clandestin en janvier 1940. Il participa, pendant l’été 1940, aux négociations visant à faire reparaître la presse communiste. Arrêté en septembre avec des responsables de la presse syndicale clandestine, Clément aurait été libéré vers le 14 mai 1941. Ses anciens camarades l’accusèrent d’avoir coopéré avec la police. Il rallia Jacques Doriot et fut, en 1941-1942, rédacteur en chef du Cri du Peuple. Son premier article intitulé « Le double jeu de Moscou » date du 23 juin 1941. Un commando de résistants communistes le tua le 2 juin 1942 à vingt heures, alors qu’il quittait le journal, boulevard Montmartre. Ses obsèques donnèrent lieu à une grande mobilisation populaire organisée par les partisans de la collaboration.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20125, notice CLÉMENT Albert, Désiré par Yves Lequin, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 30 avril 2022.

Par Yves Lequin

SOURCES : Arch. Nat. F7/13618, F7/13586. — Arch. Ass. Nat., résultats électoraux. — Arch. PPo. 101 et 300. — Arch. Jean Maitron. — L’Humanité, 5 novembre 1923, 22 avril 1925, 28 avril 1929 et 6 mai 1935. — L’Atelier, 6 juin 1942. — Comptes rendus des congrès de l’Union des syndicats unitaires de la Seine. — H. Coston, Dictionnaire de la politique française, Paris, 1968, t. 1. — G. Bourgeois, thèse de IIIe cycle, Nanterre, op. cit.

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