NOYEL Louis, Philippe

Par Jean-Paul Reymond

Né le 8 août 1912 à Saint-Loup (Rhône), exécuté par les troupes allemandes le 22 août 1944 à Saint-Loup ; cheminot.

Monument du Pied de Vindry à Saint-Loup (Rhône)

Fils de Joseph Noyel et Antoinette Fradot, Louis Noyel entra à la compagnie du PLM le 10 mars 1937, au grade de manœuvre à Tarare, annexe du dépôt de Lyon-Vaise.

Il épousa en 1941 Adrienne Marie-Louise Boudot, fille de Jean Marie et Perrine Subtil, qui lui donna une fille Nicole le 27 octobre 1943. Ils demeuraient à la cité Martin aux Lacets à Tarare.

Le 22 août 1944, Louis aida son beau-frère Joseph Boudot aux battages dans un champ surplombant la nationale 7. La rumeur publique prévoyant le passage d’une colonne de 300 à 500 militaires allemands se repliant de Roanne à Lyon par cette route, les deux hommes décidaient de s’en éloigner et de mettre à l’abri les trois bicyclettes familiales chez un proche voisin. La même rumeur publique attestant que les allemands dans leur retraite volaient, pillaient facilement et que les vélos étaient fort prisés.

Ils se trouvaient donc à l’abri chez Jean Marie Rabut, un voisin, quand cette colonne dépassa leur position. Peu après, vers 18h30, une fusillade nourrie éclata entre ces soldats et des résistants FFI, campés en embuscade. L’engagement dura 3/4 d’heure puis les allemands investirent fermes et habitations alentour, pour se servir en victuailles ou objets de valeur. Ils prirent onze otages parmi lesquels se trouve Louis Noyel à qui, suivant une mise en scène bien réglée, ils firent porter les armes lourdes et les munitions jusqu’au lieu de leur probable exécution. En chemin deux autres civils, Claudia Subrin née Balmont une fermière de 66 ans et Jean-Marie Coucheroux un cantonnier de 52 ans, sont froidement abattus pour le seul motif de se trouver sur leur route. Les otages sont donc dirigés aux abords de la nationale, et allongés contre un mur, après avoir été délesté de leurs montres et argent.

Louis Jean Rabut, 56 ans tailleur, sera le seul rescapé de ces otages car il se porta volontaire pour réparer la motocyclette en panne d’un officier allemand. Son absence due à cette réparation lui sauva la vie. Ils furent donc 9 hommes adultes et un jeune homme de 15 ans à être assassinés d’une balle dans la tête auxquels il faut rajouter les deux personnes exécutées près de chez elles sur le passage des otages et de leurs bourreaux.

De l’autre côté de la route où gisaient ces victimes, se trouvait le corps d’un soldat allemand que l’enquête révéla être un soldat russe incorporé de force dans l’armée d’Hitler, et qui aurait été abattu pour avoir refusé de tirer sur les civils otages. Les militaires l’auraient ensuite abandonné sur place. Il ressort des témoignages et enquêtes que la colonne allemande était composée en grande partie de ces soldats russes, enrôlés de force et sous les ordres d’officiers de la Wehrmacht.

Les divers témoignages retranscrits sur les rapports de police ou procès-verbaux de gendarmerie affirment que ces otages n’avaient pas pris part à l’attaque de la colonne.
Liste des autres otages fusillés ; Joanny Dadoulle, Louis et Albert Thévenard, Joseph Boudot, Claude Giraud, Julien Raffin, Jean Dupin et Antoine Plasse.

Mais en ce qui concerne Louis Noyel, différents documents permettent d’établir avec certitude sa qualité de résistant à partir du 15 janvier 1944 :

Le titre Mort Pour La France a été décerné en août 1946.
Une attestation d’appartenance au mouvement Résistance Fer datée de mars 1948 permettra l’homologation de son grade posthume de sous-lieutenant parue au JO du 02 mai 1948.
Une attestation d’appartenance aux FFC, à la 6eme compagnie FTPF Rhône est établie par l’état-major de la 8eme région militaire de Lyon le 27 août 1951.
Une attestation de ’’présence au corps’’ par Georges Sansoe et Petrus Pfefferkorn en date du 15 avril 1954.
Et enfin une dernière attestation, en date du 21 mai 1954, de Claudius Galloselva, responsable du mouvement Résistance Fer, qui avait chargé Louis Noyel d’observer et signaler l’importance et l’armement de cette colonne allemande, certifie que ce dernier est mort en service commandé.

Louis Noyel laissait derrière lui une veuve et une enfant de 10 mois.

Voir la monographie du lieu d’exécution

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article201266, notice NOYEL Louis, Philippe par Jean-Paul Reymond, version mise en ligne le 2 avril 2018, dernière modification le 28 septembre 2021.

Par Jean-Paul Reymond

Monument du Pied de Vindry à Saint-Loup (Rhône)

SOURCE : Recherches et rédaction Jean Paul Reymond, communiqué par l’IHS CGT des cheminots Rhône-Alpes.

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