CLÉMENT Charles, Achille

Par Claude Pennetier

Né le 19 avril 1903 à Paris (XIe arr.), mort le 19 mai 1983 à Paris (XXe arr.) ; menuisier vernisseur ; conseiller municipal de Bagnolet et responsable communiste du XXe arr.

Les parents de Charles Clément étaient originaires de Belgique. Son père, ébéniste chez Tarlé, et sa mère, presseuse chez Tarlé, habitaient avec leurs quatre enfants à Bagnolet, en 1921. Après cinq années d’école primaire, Charles commença à travailler à douze ans et demi. « Études non terminées » dit-il sans préciser s’il est titulaire du CEP. Il suivit une école communiste à la Bellevilloise en 1928.

Vernisseur chez Harel, il adhéra au Parti communiste en mai 1925. Il participa à l’action antimilitariste à Vincennes Fort et en 1927 fut secrétaire de l’Union des amicales de réservistes. À ce titre il fut en rapport avec Barbé et Celor mais, déclara-t-il après les dénonciations du groupe, « en ignorant la vitalité de celui-ci ». Il fut également très actif sur le plan professionnel. Travaillant chez des artisans, il aida surtout les mouvements de grève dans les entreprises du bois, ainsi en mars 1930, il fut un des trois dirigeants d’un mouvement qui toucha 1 200 ouvriers à Levallois. Il était trésorier de la section de Bagnolet du SRI. De 1927 à 1929.

Il fut élu conseiller municipal communiste de Bagnolet (Seine) le 29 juillet 1928 (10e sur 17) puis réélu aux élections générales du 5 mai 1929 (27e sur 27) et du 5 mai 1935 (5e sur 27). Il demeurait 85, rue de Vincennes vers 1929 mais, en juin 1935, la préfecture signalait qu’il habitait à Paris, 42, rue de Malte, Paris XIe.

Arrêté le 24 mars 1929 à la conférence communiste de la région parisienne, salle Reflut à Clichy , il faisait sans doute partie du service d’ordre car il fut accusé d’avoir tué un agent au cours de la bagarre qui éclata à l’entrée de la salle. La police avait voulu interpeller un « délégué étranger » qui tenta de se réfugier dans la salle, mais il fut arrêté malgré un affrontement avec les congressistes. À la sortie les militants narguèrent les inspecteurs : une seconde bagarre éclata provoquant une blessure grave dans les rangs policiers. L’agent Resclon, frappé par des manches de pioche, mourut dans les jours qui suivirent. La police entra en force dans la salle et arrêta les cent vingt-neuf délégués, dont des clandestins.

Charles Clément entreprit une grève de la faim pendant son séjour en prison (L’Humanité, 6 juin 1929). La cour d’assises acquitta Clément à la fin de l’année 1929. Un rapport interne du 13 avril 1934 conservé à Moscou, le décrit ainsi : « Vernisseur (PC). Travaille à l’Huma. A quitté Bagnolet, habite Paris. Était actif à Bagnolet. » (RGASPI, 517 1 1663).
Le conseil de préfecture le déchut de son mandat municipal le 15 février 1940. Il fut arrêté le 13 mars 1941, un rapport le présente alors comme responsable local du Parti communiste pour le XXe arrondissement.

Il siégea au conseil municipal provisoire de Bagnolet, de septembre 1944 à avril 1945, mais, domicilié à Paris XXe, il ne se présenta pas aux élections.

Marié le 3 avril 1926 à Bagnolet avec une originaire du XXe arr. de Paris, il se remaria à Paris XXe arr. le 28 août 1954 et dans le même arrondissement le 31 octobre 1981. Il était père d’une fille, Christiane, née en 1924 à Paris. Domicilié rue d’Avron dans le XXe arr., il mourut dans cet arrondissement en 1983.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20127, notice CLÉMENT Charles, Achille par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 20 avril 2009.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13119. — Arch. Dép. Seine, DM3 et versements 10451/76/1, 10441/64/2 (23). — Arch. Com. Bagnolet. — RGASPI, 517 1 1663 et 495 270 4957, autobiographie sans date figurant par erreur dans le dossier d’un autre Clément Charles élève à l’École léniniste internationale. — La Gestapo contre le Parti communiste, Éditions sociales, 1984. — Renseignements recueillis par Marcel Picard. — État civil.

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