HANKARD Hubert.

Par José Gotovitch

Saint-Josse-ten-Noode (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), 7 mars 1915 – Jette (Région de Bruxelles-Capitale), 23 octobre 1995. Expert-comptable, militant des jeunesses communistes à Saint-Josse, membre des Brigades internationales en Espagne, dirigeant clandestin du Rassemblement national de la jeunesse, recruteur pour les Partisans armés.

Hubert Hankard naît en 1915 dans une famille de petits commerçants. Son père est fondateur du Parti communiste belge (PCB). Hubert achève des études moyennes inférieures. Il perd ses parents à dix-sept ans et doit gagner sa vie. Il devient commis chez un grossiste en tissus.

Syndiqué, Hubert Hankard milite à la Jeunesse communiste (JC) à Saint-Josse, ensuite aux Jeunes gardes socialistes unifiés (JGSU). Avec Frans Guillaume et Henri Laurent, Il est membre du comité local. Il adhère au PC en 1936. Il vend la presse et, le week-end, fait de la propagande antimilitariste auprès de soldats autour de la gare du Nord. Il est au chômage.

Peu formé théoriquement, Hubert Hankard chahute les meetings rexistes et ne craint pas les affrontements qui sont violents. Il fréquente et aide des émigrés allemands, notamment une équipe qui anime un émetteur clandestin installé chez un autre JGSU, Louis Cretskens. L’entente n’est pas totale entre socialistes et communistes et il évoque des affrontements avec des membres de la Liga (Antioorlogsliga).

En novembre 1936, Hubert Hankard part en Espagne. Trois autres JGSU de son groupe s’y retrouveront également. Hankard est incorporé au 15ème Bataillon, puis travaille au secrétariat de la Base d’Albacete avec Jean Schalbroeck, sous les ordres d’André Marty. Il revient en mars 1937, convoqué au service militaire et fait trois jours de prison pour désertion. Mobilisé en 1939, il est inculpé pour propagande communiste. L’invasion du 10 mai 1940 le sauve du Conseil de guerre.

Hubert Hankard revient de captivité le 15 février 1941 comme flamand. Il milite à la JGSU avec Wesly et applique les directives de prudence. Il devient instructeur JGS-RNJ (Rassemblement national de la jeunesse) en province, notamment dans le Luxembourg et plonge dans l’illégalité complète en juillet 1941, après la manifestation à Bruxelles. Hankard connaît quelques problèmes de discipline et est sanctionné fin 1943. Il voyage dans les diverses fédérations, principalement dans la vallée de la Meuse et procède à des recrutements pour les Partisans armés. Il rencontre Nina Goldberg qui milite dans le même appareil clandestin et qu’il épouse après-guerre.

À la Libération, Hubert Hankard est responsable des Jeunesses à Bruxelles et devient permanent de la Jeunesse populaire. Mais il ne correspond pas au profil désiré pour cette période. Ses capacités administratives, bien notées par Andor Berei en personne, semblent le désigner pour Le Drapeau rouge ou L’Éclair. Mais il préfère achever les études d’expert-comptable qu’il a entamées et c’est comme tel qu’il s’installe après 1951, demeurant membre du Parti.

Hubert Hankard meurt à Jette le 23 octobre 1995.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article201312, notice HANKARD Hubert. par José Gotovitch, version mise en ligne le 3 avril 2018, dernière modification le 3 janvier 2020.

Par José Gotovitch

SOURCES : Interview d’Hubert Hankard, 31 août 1988 − CArCoB : dossier CCP, Archives de la clandestinité.

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